Le directeur de l'entreprise publique de transport urbain de Tiaret (ETT), qui se trouvait sur un siège éjectable depuis le début de l'année, est évincé de son poste sur décret présidentiel rapporté dans le Journal officiel n°41. Une décision qui intervient, selon certaines sources crédibles, en épilogue du compte-rendu de la structure, produit d'une enquête diligentée sur les lieux au début du mois de mars dernier. Pour rappel, les travailleurs de l'entreprise s'étaient alors organisés autour d'un mouvement de grève qui aura duré plusieurs jours pour exiger son départ et dénoncer une série d'irrégularités dont il était accusé. Les protestataires avaient reproché au directeur déchu d'avoir usé de son statut pour faire ce qu'il voulait au sein de l'entreprise en présentant un dossier bien ficelé qui comprend des anomalies parfois criantes, comme cette facture de 178 millions de centimes qui a servi à l'ameublement de son appartement personnel, des licenciements et suspensions arbitraires et le recrutement équivoque de son fils. Néanmoins, avant l'arrivée de la commission d'enquête dépêchée par le ministère de tutelle, le wali de Tiaret s'est impliqué en invitant les représentants des travailleurs auxquels il avait promis de faire toute la lumière sur ce dossier. Par ailleurs, cette entreprise est loin d'être la seule à vivre un tel mouvement puisque d'autres en connaissent le même sort. Il s'agit de l'établissement public hospitalier, de l'entreprise Naftal, de la direction des moudjahidine, de l'inspection des Douanes de Tiaret ainsi que l'Office national de fabrication des aliments de bétail (Onab) de Rahouia dont les directeurs ont été, du coup, limogés.