La communauté algérienne aux USA, qui s'étale pratiquement sur tous les Etats américains, tente tant bien que mal d'organiser des rencontres entre Algériens à l'occasion du Ramadhan, une sorte de coutume pour ceux qui se trouvent à Denver, Dallas ou Washington DC. Mais les organisateurs sont à chaque fois confrontés aux mêmes problèmes, celui de trouver une salle pour faire participer tout le monde à l'événement, réunir les différentes tendances. À Denver, depuis que l'association Algerian-American Association of the Rocky Mountains a été dissoute, les rencontres du Ramadhan se font désormais en cercle restreint de 6 ou 7 familles, qu'elles soient d'obédience islamiste ou autre. “Il y a plus d'une centaine de familles algériennes à Denver et il est pratiquement impossible de les faire tous se rencontrer. Des groupes de six à sept familles prennent à tour de rôle le f'tour. La famille qui organise le f'tour prépare la chorba et les invités ramènent les autres plats”, nous dit Wahab Baouchi l'un des doyens de la communauté algérienne aux USA, pour nous expliquer la difficulté d'organiser une rencontre qui réunirait une majorité de familles. Pour ce qui est de rassembler les différentes tendances, Hocine Smair, bénévole auprès de la communauté algérienne de Dallas-Fort Worth et organisateur principal de l'événement, ne considère pas cela comme un problème majeur bien que c'est les divergentes tendances qui sont à l'origine de la dissolution de nombreuses associations aux USA. “Chaque fois que l'on organise un événement ça marche très bien. Tout le monde y répond ! Il suffit d'être Algérien c'est tout, peu importe la tendance tant que l'on respecte l'autre”, nous dit Hocine Smair. Pour ceux qui se trouvent à Washington DC, l'association Algerian-American of Great Washington n'a pas encore affiché sur son site internet les événements pour le mois du Ramadhan. Ladite association a fait cependant le choix de ne communiquer ni avec la presse ni avec les Algériens qui se trouvent dans d'autres Etats, qui avaient cherché à les contacter pour tenter de coordonner quelques événements culturels avec eux. À part cela, la majorité des associations algériennes aux USA n'organisent pas de rencontres pour les fêtes nationales. “C'est vrai que les fêtes religieuses musulmanes font partie de notre culture algérienne mais le fait d'oublier les événements comme le 5-Juillet, le 1er-Novembre, Yennayer et le printemps amazigh laisse à se poser des questions. Est-ce qu'on veut inclure tous les Algériens dans les rencontres ou bien on veut exclure les Algériens qui ont une autre vision de l'Algérie, celle d'une Algérie plurielle où les arabophones et les amazighophones partagent leur identité sans complexe et sans arrières-pensées. Il faut encourager le travail des volontaires dans les associations algériennes aux USA”, nous dit Dahmane, un bénévole auprès d'une association algérienne. L'ambassade d'Algérie à Washington DC pourrait, évidemment, soutenir le mouvement associatif et promouvoir ainsi la culture algérienne, d'autant plus qu'il n'y a pas de centre culturel algérien aux USA. Beaucoup de travail reste à faire envers la communauté algérienne aux USA puisque même les bureaux de vote se trouvent parfois à plus de deux heures d'avion, empêchant ainsi un grand nombre d'Algériens de participer aux élections. C. B. G.