Le fossé se creuse de plus en plus avec l'érosion de la confiance entre les algériens d'une part, et le pouvoir d'autre part. Cette mise à l'écart du citoyen a atteint son paroxysme avec le dédain dont il est l'objet au jour le jour. Tous les yeux étaient braqués sur la télévision nationale, dans l'attente d'une réaction du Président suite au double attentat meurtrier qui a frappé l'académie militaire de Cherchell. Peine perdue. Le Conseil des ministres s'est contenté de se tenir pour endosser et adopter quatre textes et écouter religieusement les instructions du président qui ne sont pas sorties de leur moule habituelle. Les actes criminels des terroristes, qui ont ensanglanté ce mois sacré du Ramadhan, n'ont malheureusement pas fait réagir le premier magistrat du pays lui si prompt à envoyer des condoléances aux gouvernements voisins ou lointains. Ce comportement difficilement explicable tranche avec celui des partis politiques qui le soutiennent certes dans son programme, mais assurément pas dans sa démarche de la réconciliation, si on en juge par la rapidité avec laquelle ils ont condamné cet acte odieux. De même que la médiatisation faite sur les réactions des pays étrangers avec Washington en tête comme s'il s'agissait d'un échange de vœux comme le président les apprécie. Aussi ces annonces de nouveaux textes, prélude aux changements et à même d'apporter des réformes, ont ce goût d'inachevé et de fadeur auprès du citoyen qui peine à croire en des jours meilleurs avec le régime en place. Le fossé se creuse de plus en plus avec l'érosion de la confiance entre les algériens d'une part, et le pouvoir d'autre part. Cette mise à l'écart du citoyen a atteint son paroxysme avec le dédain dont il est l'objet au jour le jour. Ce n'est certainement pas avec ces textes “que tout cela mettra fin au doute sur la transparence des prochaines élections ou sur la possibilité d'une alternance au pouvoir par la voix des urnes” pour reprendre les assurances du président. Un Président qui ne communique pas avec ceux qui l'ont porté à ses plus hautes fonctions et le pays tout entier vit au rythme de ses silences et de ses absences. Une compassion au deuil de ces dizaines de familles frappées dans ce qu'elles ont de plus cher vaut mieux que toutes les prières effectuées sous la contrainte médiatique. O. A. [email protected]