Dans un communiqué diffusé à Bruxelles hier, le Conseil de l'Union européenne annonce un embargo sur les importations de pétrole syrien en raison de “la gravité de la situation en Syrie” et le Conseil — qui représente les 27 Etats membres de l'Union européenne — a décidé de renforcer les sanctions à l'encontre de ce pays et “d'imposer un embargo sur les importations de pétrole syrien vers l'UE”. “L'interdiction concerne l'achat, l'importation et le transport de pétrole et autres produits venant de la Syrie” et bien que cet embargo soit immédiatement effectif, il n'entrera toutefois en vigueur que dans un mois et demi pour les contrats en cours. Notons également que l'Union européenne, qui a déjà décrété un embargo sur les armes depuis le 9 mai, a par ailleurs décidé d'étendre ses sanctions de gel d'avoirs et d'interdiction de visa à quatre personnes soupçonnées de financer le régime de Bachar Al-Assad et à trois entreprises dont une banque. Le décret doit être publié aujourd'hui au Journal officiel de l'Union européenne mais les 27 ont déjà pris des sanctions à l'encontre de cinquante personnalités, dont trois responsables iraniens, et huit entreprises ou organisations syriennes ou iraniennes. En principe, cet embargo sur les importations de pétrole syrien devrait avoir un impact auprès du régime syrien car l'Union européenne achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente entre un quart et un tiers des recettes de ce pays. Pour Uri Rosenthal, le chef de la diplomatie néerlandaise, ces sanctions devraient ainsi “frapper la Syrie au cœur” mais l'Italie, qui avait espéré que ses contrats seraient honorés jusqu'à la fin du mois de novembre, a néanmoins obtenu un amendement à ces décisions dans la mesure où les contrats de livraison en cours signés par les compagnies pétrolières européennes avec la Syrie et ses deux compagnies contrôlées par l'Etat (Syria Petroleum et Sytrol) pourront continuer à être honorés jusqu'au 15 novembre. Enfin, il a été décidé de reporter à plus tard l'option complémentaire d'une interdiction de tout investissement européen dans le secteur pétrolier syrien. Cette éventualité pourrait, en effet, faire partie de nouvelles sanctions d'ores et déjà étudiées à Bruxelles.