Un marché de gros parallèle de viande rouge et balche vient d'être démantelé. La Direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Alger vient de lancer son programme d'activités pour le ramadan. Il s'agit d'un programme spécifique pour chaque circonscription administrative, car la concentration et la nature des commerces diffèrent d'une localité à une autre. Des opérations de contrôle seront ainsi menées sur la chaîne de production, d'importation et de distribution de tous les produits agroalimentaires. Pendant les deux premières semaines, le gros et le détail seront donc contrôlés dans les marchés des fruits et légumes, des viandes et les boulangeries-pâtisseries. Le dispositif mis en place, il y a de cela un mois, sera renforcé par les brigades mixtes des services vétérinaires de la Direction des services agricoles (DSA). Une grande attention sera accordée aux abattoirs avicoles, compte tenu de l'importante consommation des viandes durant le mois sacré. La vente des produits laitiers et dérivées ainsi que les carnés (casher…) sera également suivie rigoureusement par les agents de la DCP. Un relevé des prix des fruits et légumes et des viandes sera établi quotidiennement par des agents affectés spécialement dans les marchés communaux de la capitale. L'évolution des tarifs pratiqués par les commerçants sera de ce fait examinée par la DCP qui transmettra des notes au ministère du Commerce. Cette structure est, selon M. Lamari, directeur de la concurrence et des prix d'Alger, habilitée à intervenir en cas de hausse exagérée des prix. La DCP a, en outre, initié une campagne de sensibilisation du consommateur sur son comportement lié à ses approvisionnements et aux risques auxquels il peut être exposé. On cite, à titre d'exemple, l'achat de la viande hachée. Deux numéros de téléphone sont mis à la disposition des citoyens pour toute réclamation, doléance et autres informations : 021 92 31 34 et 021 92 31 58. Des brigades de nuit pour le contrôle des activités de service dans les cafés et les salons de thé durant les veillées sont prévues dans le programme. Mieux, les agents travailleront également durant les week-ends. Outre le suivi des prix des fruits et légumes et des viandes, les contrôleurs veilleront au respect de la publicité des tarifs et de la qualité des produits et au fardage. D'autres vont, en outre, veiller au respect des règles des transactions commerciales, à savoir la facturation et l'affichage des prix… À tout ce dispositif, il faut ajouter les équipes volantes prêtes à intervenir à tout moment de la journée. Le mois de ramadan demeure la période propice du trafic et des fraudes de tout genre, caractérisée par une flambée des prix et la commercialisation de produits de qualité et d'origine douteuses. C'est ainsi que la DCP d'Alger a procédé, mercredi dernier, aux environs de 4h30, au démantèlement d'un marché parallèle de vente en gros de viandes rouge et blanche. Au marché Ali-Mellah dans la commune de Sidi M'hamed, les agents de cette DCP ont, en collaboration avec une équipe de la Gendarmerie nationale, accompli une saisie de 22 camions et véhicules légers transportant de la viande rouge et blanche dans des conditions non conformes aux normes requises en matière d'hygiène. Les carcasses d'animaux venaient d'autres wilayas telles que Médéa et Bouira. Tous les commerçants interpellés, avoue M. Lamari, ne disposent pas de registre du commerce. La viande transportée n'est pas contrôlée initialement dans la wilaya d'origine. C'est ce que les spécialistes appellent de la “viande foraine”. Or, cette viande devrait être accompagnée d'un certificat sanitaire (d'abattage) délivré par les services vétérinaires. Elle doit obligatoirement transiter par les grands abattoirs de la capitale et doit être estampillée. L'estampillage effectué était, toutefois, illisible. Il y a eu également tromperie sur l'espèce puisque 95% de la marchandise étaient constitués d'une viande ovine de l'agnelle qui n'est pas admise à l'abattage. Entre les carcasses, les contrôleurs ont trouvé aussi celle d'un bouc non contrôlé par les vétérinaires. L'autre infraction a trait au transport non conforme aux règles. Les quantités saisies sont estimées à 4,1 tonnes d'ovin, 2,2 tonnes de bovin, 568 kg de poulet et 600 kg de dinde. La valeur globale de la marchandise est de 4 millions de dinars. Le détenteur de cette marchandise a avoué que la viande était destinée à des restaurateurs et autres boucheries dans la capitale. Un PV a été par conséquent signé par la DCP et transmis à la tutelle. L'enquête suit toujours son cours. Après un contrôle vigoureux des services vétérinaires, la viande saisie sera orientée vers les auspices de charité et des maisons de vieillesse. B. K. Le programme national Environ un millier d'agents du ministère du Commerce seront sur le terrain au cours de ce mois de ramadan à l'échelle nationale. Le dispositif de contrôle des prix et de la qualité des produits qui sera mis en œuvre, thème d'une réunion récente des DCP, vise à permettre aux consommateurs d'acquérir des produits de qualité (sains marchands et loyaux) et sauvegarder ainsi leur santé et leur sécurité. Il cible trois champs d'activité, nous indique le directeur central chargé de la répression des fraudes. Premier champ, le contrôle à la production. Il s'agit de vérifier dans les usines et les ateliers si les conditions de fabrication respectent les règles d'hygiène et de salubrité, si l'autocontrôle est mis en œuvre. Second champ, le contrôle aux frontières qui porte sur la vérification des documents, du certificat de conformité… Troisième champ, le contrôle du commerce du gros et de la distribution. Des mesures draconiennes seront prises à l'égard des distributeurs qui commercialisent des produits non identifiés, sans étiquettes, sur les marchés et chez les détaillants. Seront concernés les produits sensibles, de large consommation pendant le ramadan, les produits alimentaires, tels que les pâtisseries orientales, le concentré de tomate, les conserves de poisson (sardines, anchois), les boissons, les fruits secs, le smen et le miel. Il ciblera les biens de consommation industriels : eaux de Javel destinés à la désinfection, textiles, confection, articles chaussant (contrôles au cours de la seconde quinzaine). Les contrôles porteront également sur les services : restauration, débits de boisson… N. R.