Dans la nuit d'avant-hier, un groupe de terroristes a investi la cité El-Djebella dans la localité de Kerkera (wilaya de Skikda). Les terroristes, dont le nombre reste indéterminé et qui étaient à la recherche des repentis, ont encerclé la maison d'un de ces derniers avant de l'assaillir. Une fois six d'entre-eux à l'intérieur de la maison de K. Ch., ils ont ligoté son enfant en attendant son arrivée. Remarquant que le repenti recherché tardait à se manifester, les terroristes ont quitté les lieux avant la levée du jour en laissant un message verbal intimant l'ordre à K. Ch. de se rendre à une des katibats. Cette incursion n'est pas pour rassurer les populations locales qui craignent un ramadan sanglant comme en a déjà vécu le massif de Collo, il y a quelques années de cela. C'est pour la première fois, depuis des années, que des repentis sont traqués par leurs “ex-collègues”, soit depuis que des rumeurs ont circulé dans la région et faisant état de négociations entre des représentants du pouvoir et des “émirs” du GSPC pour une éventuelle reddition. La traque des repentis de la région de Kerkera, dont certains émargeaient aux GIA et au GSPC avant de rejoindre les maquis de l'AIS quelques semaines avant le reddition de cette dernière, confirme la thèse d'un changement à la tête du GSPC qui a vu Hassan Hattab céder son émirat national dans des conditions non encore élucidées, à Nabil Sahraoui, alias Abou Ibrahim Mustapha. Ce dernier a, selon les termes de plusieurs communiqués distillés à des organes de presse, remplacé Hassan Hattab, déchu à cause de “ses penchants réconciliateurs”. Le retour à la traque des repentis est un message adressé par Abou Ibrahim aux membres de ses troupes, qui sont tentés par l'expérience des premiers repentis. Le GSPC, comme pour ses phalanges activant dans la région du massif de Collo, vient de connaître trois évènements majeurs. Le premier est le renforcement de ses rangs, soit par de nouvelles recrues, soit par des alliances avec des groupuscules des GIA. Le second est l'arrimage de l'organisation dans le sillage d'Al-Quaïda. Le troisième est ces coups de boutoir que lui assènent, ces derniers jours, les hommes du général Saïd Bey à l'Est du pays. Ces nouvelles données présagent une recrudescence des actes terroristes pour remonter le moral des troupes et permettre au tout nouvel “émir” de marquer sa “prise de fonction” qui a toujours été suivie de massacres si on revisite l'historique de cette nébuleuse. M. B. M.