C'est une loi de finances frappée du sceau du social qui a été approuvée par le Conseil des ministres. 50% de la fiscalité pétrolière seraient versés au fonds de réserves des retraites et les taxes ne connaîtront aucune augmentation. Le président Bouteflika, qui tient à son plan quinquennal, n'a pas omis de mettre en garde le gouvernement des conséquences d'une récession mondiale sur l'économie nationale. “Le budget de l'Etat pour le prochain exercice prévoit des dépenses totalisant 7 428 milliards de dinars destinées à la politique sociale du pays, à l'exécution du programme quinquennal de développement ainsi qu'au soutien public à l'investissement économique”, a indiqué le communiqué du Conseil des ministres. Plus explicite, le communiqué ajoute que “près de 3 150 milliards de dinars sont destinés au fonctionnement du service public, dont 2 850 milliards de dinars alloués aux salaires des agents de l'Etat. 1 300 milliards de dinars seront consacrés aux dépenses sociales et de solidarité nationale, notamment le versement des allocations familiales de l'ensemble des travailleurs, y compris du secteur privé, le paiement des compléments de retraite, le soutien des prix du lait, des céréales, des huiles, du sucre et de l'eau, le raccordement des foyers à l'électricité et au gaz, ainsi que la solidarité nationale à l'endroit des démunis et des handicapés. L'aide publique à la création d'emplois par les microentreprises ainsi qu'à l'insertion professionnelle, se voit allouer près de 180 milliards de dinars. La réalisation du programme quinquennal d'investissements publics sera dotée en 2012 de 2 849 milliards de dinars en autorisations de programmes…” Concernant le soutien public au développement économique, il se voit allouer 135 milliards de dinars ventilés entre l'agriculture, la mise à niveau des PME et la bonification des taux d'intérêt. Au titre des dispositions législatives, le projet de loi de finances pour 2012 se distingue d'abord par une proposition d'augmentation de 50% de la part de la fiscalité pétrolière allouée chaque année au Fonds de réserves des retraites mis en place en 2007. Il s'agit là de l'exécution d'une récente décision du chef de l'Etat en vue de sauvegarder le système national des retraites et de pérenniser la solidarité entre les générations. Aucune proposition d'augmentation de taxes n'est contenue dans ce projet qui comporte également plusieurs mesures destinées à améliorer l'environnement fiscal de l'entreprise et de l'investissement en général, conformément aux recommandations de la réunion de la tripartite de mai dernier. À l'issue de l'approbation du projet de loi de finances 2012, le président Bouteflika a souligné l'importance croissante de la dépense publique pour répondre aux attentes des citoyens. Le chef de l'Etat a invité le gouvernement à prendre toutes les mesures requises pour que cette dépense publique soit valorisée à travers une réalisation rapide des programmes arrêtés, un accès toujours plus transparent des citoyens aux prestations publiques, ainsi qu'un appui efficace à l'investissement et à la diversification de l'économie nationale. “Grâce à Dieu, notre pays dispose de quelques ressources financières à orienter vers la prise en charge des défis du développement national. Mais cela ne signifie nullement que nos moyens sont illimités ou que nous sommes à l'abri des soubresauts de l'économie mondiale”, a-t-il relevé. “Il appartient au gouvernement de suivre la situation économique internationale à travers les dispositifs permanents de veille mis en place et, le cas échéant, de tenir compte de toute tension particulière sur les revenus de l'Etat”, conclut le chef de l'état