Après avoir été usés par de grosses dépenses au mois du Ramadhan puis de l'Aïd, les pères de famille doivent faire face encore aux dépenses faramineuses de la rentrée scolaire. Les habits, les fournitures scolaires, les livres, l'argent du déjeuner et du transport pour certains, sont autant de frais auxquels ils doivent faire impérativement face. Ce n'est pas chose aisée, notamment pour les petites bourses. Hocine, fonctionnaire de son état, rencontré au niveau d'une librairie à Souk El-Khemis, un sac à dos à la main, nous apprend : “J'ai payé ce cartable 1 200 DA, soit 400 DA de plus que l'année passée. J'avoue que même si c'est de la bonne qualité, cela dépasse un peu mes moyens, mais que voulez vous ? Je suis obligé de l'acheter pour mon fils.” Ce père de deux enfants scolarisés nous montre ensuite deux feuilles pleines des deux côtés avec les listes de toutes les affaires qu'il doit aussi acheter. Un autre parent fonctionnaire aussi se plaint de la cherté des fournitures scolaires et des critères pris en compte dans l'aide de 3 000 DA octroyée à l'occasion de la rentrée scolaire qui ne concernerait que les salaires n'excédant pas les 20 000 DA, les chômeurs et autre cas sociaux. “C'est vrai que mon salaire dépasse un peu la barrière fixée, cela n'empêche pas que j'éprouve les pires difficultés pour répondre aux besoins en fourniture de mes quatre enfants. On doit élargir cette aide pour au moins nous permettre d'affronter toutes les dépenses”. Ce dernier nous apprend qu'il a déboursé plus de 4 000 DA pour uniquement l'achat des livres nécessaires pour ses deux enfants du cycle primaire, avec respectivement 2 160 DA pour celui de la 4e année et 2 220 DA pour celui de la sixième. “Cela sans compter mes deux filles du collège, avec les lots de livres et de cahiers, les tabliers etc.”, a-t-il renchéri. Ils sont nombreux les gens rencontrés et qui s'accordent tous à se plaindre des difficultés financières rencontrées en ce début d'année scolaire. C'est dire que c'est véritablement la saignée pour les parents pour qui l'éducation des enfants passe avant toute autre chose mais qui doivent nourrir leurs familles à longueur d'année sans jamais pouvoir arrondir leurs fins de mois. “Je n'ai jamais pu terminer le mois sans m'endetter”, nous dit un travailleur d'une entreprise locale. Cela renseigne sur le désarroi des foyers qui souffrent pour joindre les deux bouts.