Les prix des fournitures scolaires sont excessivement élevés. La hausse est estimée entre 30 et 50% selon la demande et la qualité du produit. La rentrée scolaire s'annonce très coûteuse pour les petites et moyennes bourses, ruinées déjà par les dépenses du Ramadhan et celles de la fête de l'Aïd. Si les prix des fournitures scolaires ont augmenté de manière conjoncturelle à l'approche de la rentrée scolaire, le prix des cahiers semble plutôt relié à l'augmentation du prix du papier sur le marché mondial depuis le mois de mars dernier. En effet, les prix des cahiers ont augmenté de moitié. Les cahiers de 96 pages se vendent à 35 DA. Selon les commerçants, «la hausse est reliée à l'augmentation du prix du papier sur le marché». En dépit de cette augmentation, les prix des livres scolaires sont restés en l'état. Si la hausse des prix des cahiers est justifiée par l'augmentation du prix de la matière première, la hausse des prix des autres articles scolaires reste inexpliquée aux yeux des parents, dont le revenu ne leur permet pas de faire face aux différentes charges. Cette hausse a pratiquement atteint tous les articles scolaires. Le cartable d'un élève du cycle primaire est affiché entre 650 et 1200 DA. L'ardoise de premier choix est cédée à 250 DA. Par ailleurs, «l'estimation du coût d'un trousseau scolaire est quasiment impossible. Le coût dépend de la liste des articles exigés par l'enseignant et la décision des parents qui optent parfois pour le produit de premier choix et qui cèdent dans la plupart des cas devant les plus bas prix au détriment de la qualité du produit», a indiqué un commerçant dénonçant l'indifférence des autorités publiques face aux vendeurs occasionnels qui se livrent à l'informel. La liste des dépenses à l'occasion de la rentrée scolaire est très longue. Les frais du livre scolaire, support pédagogique indispensable, ne sont pas sans impact sur le budget des parents d'élèves, notamment ceux qui ont 3 ou 4 enfants scolarisés. En effet, le coût d'un lot de livres pour un élève en classe de terminale est estimé à 2800 DA. Tandis qu'«un lot de livres de première année secondaire est de 3500 DA», a déclaré un libraire. Les quelques élèves approchés et leurs parents se plaignent de cette hausse outrancière. Toutefois, le proviseur du lycée El Idrissi qui rassure quant à la disponibilité des livres scolaires au niveau de son établissement, trouve les prix des livres très raisonnables comparativement aux autres pays. «L'acquisition des livres scolaires pose, certes, problème pour les parents qui ont 3 ou 4 enfants scolarisés. Toutefois, le gratuit n'existe qu'en Algérie. Dans tous les pays du monde, les études sont coûteuses», a-t-il rappelé, affirmant tout de même que les élèves issus de familles démunies ainsi que ceux dont le revenu des parents ne dépasse pas les 8000 DA ont la possibilité d'avoir ces manuels gratuitement. Par ailleurs, pour faire face à toutes ces dépenses, certains élèves ont opté pour le troc. D'autres revendent les livres de l'année précédente à moitié prix pour acheter ceux dont ils ont besoin. Néanmoins, ces élèves et leurs parents se plaignent du changement de certains manuels scolaires. «Lors de l'application des réformes scolaires, tous les livres ont été changés. Cela a coûté cher aux parents qui ont dû acheter tous ces manuels. Le changement du manuel accompagne souvent le changement du contenu didactique. Je n'arrive pas à concevoir ce changement qui s'effectue d'une année à une autre dans les manuels scolaires», s'interroge une mère, enseignante de son état. Un autre problème, s'il en est un, est celui auquel sont confrontés chaque année les parents : les cours de soutien. Ces pratiques sont devenues de plus en plus fréquentes et causent des frais en plus pour les parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.«A l'époque où j'étais élève, il n'y avait pas de cours de soutien. En plus, on est issus de parents illettrés. On a eu tout de même un très bon niveau», a insisté cette mère de famille, dénonçant les manœuvres de certains enseignants.