Dans le cadre du cycle cinématographique, “Reportage et documentaire”, organisé (depuis jeudi dernier et jusqu'à demain) par la Cinémathèque algérienne en collaboration avec le Centre méditerranéen du Cinéma, le documentaire, Paroles d'un prisonnier français de l'ALN de Salim Aggar a été projeté vendredi dernier. René Rouby, l'informateur du documentaire et le prisonnier en question, a raconté son expérience, qui a duré 114 jours en 1958, dans la région de l'Akfadou. Prisonnier d'un groupe du colonel Amirouche, René Rouby, qui n'avait alors que dix-neuf ans, a raconté les liens qui se sont tissés durant sa captivité, notamment avec Mokrane. “Je ne sais pas qui s'était mais il m'a protégé du mal. Je suis en vie grâce à lui”, a-t-il souligné avec émotion. Après de périlleuses aventures dans les maquis et une traversée qui a coûté la vie à un des prisonniers (mort de fatigue), et suite à la mort au combat du colonel Amirouche, son remplaçant, Abderrahmane Mira, demande aux prisonniers d'écrire une lettre à leurs familles. Lorsque l'administration française refuse de libérer 200 moudjahidine, détenus à la prison Barberousse, René Rouby et ses camarades appelés prennent conscience des véritables enjeux d'une guerre qu'ils n'ont pas choisie, dans laquelle ils ont été entraînés. Avec émotion et parfois admiration (envers le colonel Amirouche) et reconnaissance (surtout lorsqu'il évoquait le souvenir de Mokrane), René Rouby a su restituer avec justesse l'ambiance d'autrefois. Ponctué par des images de films historiques (l'Opium et le Bâton d'Ahmed Rachedi et Patrouille à l'Est d'Amar Laskri), le film présente une autre facette de la Guerre de libération nationale. Produit en 2009 par la Télévision algérienne, ce documentaire, où l'émotion prend le dessus sur tout le reste, a été inspiré par la découverte de son réalisateur, Salim Aggar d'un article de Tarek Mira (fils d'Abderrahmane Mira), dans le quotidien El Watan. “Je voulais vraiment en savoir plus sur l'histoire de la captivité. Et je me suis dit pourquoi ne pas s'intéresser à l'autre côté”, déclare le réalisateur durant le débat.