Une semaine après son annonce officielle en Conseil des ministres, l'ouverture de l'audiovisuel se précise. M. Nacer Mehal, ministre de la Communication, annonce que les premières chaînes privées verront le jour dès l'année prochaine. “À mon avis, nous verrons les premières chaînes privées en 2012”, a, en effet, indiqué, hier, M. Mehal sur les colonnes du confrère arabophone El Khabar, un des prétendants à lancer une chaîne de télévision. Pour mettre en place les premiers jalons de ce projet dont l'Algérie accuse un retard incommensurable, le ministre, lui qui déclare avoir reçu “carte blanche” du président Bouteflika, a fait savoir qu'il solliciterait l'aide de Rachid Arhab du CSA français pour l'élaboration du cahier des charges. Selon le projet de loi cadre, la loi spécifique de l'audiovisuel n'étant pas encore élaborée, l'ouverture de l'audiovisuel est proposée sur la base d'une “convention qui sera conclue entre la société algérienne de droit privé concernée et une autorité de régulation de l'audiovisuel, validée par une autorisation délivrée par les pouvoirs publics”. Le ministre expliquera, à ce titre, que l'élaboration du cahier des charges relatif à l'ouverture de l'audiovisuel allait commencer et qu'il ferait appel “à une compétence algérienne membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) français, en l'occurrence Rachid Arhab”. Il précise que le cahier des charges en question sera élaboré “séparément” de la loi sur l'audiovisuel. L'invité du “petit-déjeuner” d'El-khabar précise que son département s'attelle d'ores et déjà au projet de confection de la nouvelle loi sur l'audiovisuel qu'il souhaite soumettre au parlement au courant de la présente session d'automne, une fois approuvée par le conseil des ministres. Comme pour se porter garant du bon déroulement du processus de cette ouverture, le ministre nie l'existence de la moindre “vision anticipée” que préférerait le gouvernement concernant le projet de l'ouverture de l'audiovisuel. “La seule chose que je peux vous confirmer, c'est que le projet sera ouvert au privé”, a-t-il tenu d'assurer. Ceci, non sans rappeler que “dans tous les cas, ce qui est proposé pour l'information entre dans le cadre des réformes politiques engagées et pour lesquelles nous œuvrons à assurer une pleine crédibilité”. Cette crédibilité qui fait déjà cruellement défaut à la télévision publique, sévèrement critiquée même par le président Bouteflika, (selon les indiscrétions du dernier conseil des ministres rapportées par un confrère du Soir d'Algérie), ne préoccupe pas moins le ministre de la communication qui réitère sa “lamentation (au côté des Algériens)” sur le piètre niveau dans lequel s'est enlisée “l'unique”. En vue de remédier à cette situation, le ministre affirme avoir reçu “carte blanche”, depuis lundi dernier, de la part du président Bouteflika. “J'ai reçu, lundi dernier, une instruction du président qui m'a donné carte blanche et m'a chargé de remédier à cette situation”, a révélé M. Mehal qui reconnaît son “incapacité” à améliorer la situation de la télévision lorsqu'il est arrivé à la tête du ministère. “Qu'on se mette d'accord, cela fait une année depuis que je suis ministre. il m'a été donc difficile de régler tout en ce laps de temps très court, d'autant que je ne suis pas ministre de la télévision seulement”, a-t-il tenté de se justifier, jugeant, au passage, que le problème de la télévision est dû notamment aux “mentalités nichant dans certaines cervelles”. Cette déclaration est-elle annonciatrice d'un prochain remue-ménage qui ferait tomber des têtes du côté du boulevard des martyrs ? Si tel serait le cas, les éventuels “futurs-limogés” n'auront probablement pas à chômer pendant longtemps tant que l'ouverture des chaînes privées se profile à l'horizon 2012… Les prétendants “futurs-patrons” de ces chaînes se bousculent d'ores et déjà au portillon.