Dépénalisation du délit de presse, code de l'information, ouverture du champ audiovisuel et bien d'autres questions ont été abordés par le ministre de la Communication. Le ministre de la Communi-cation, Nacer Mehal, a révélé, hier, l'existence d'une plateforme d'actions visant à améliorer la communication institutionnelle. Cette initiative, précise-t-il, fait suite à une instruction donnée par le chef de l'Etat lors du dernier Conseil des ministres. M. Mehal, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne III, reconnaît que la communication institutionnelle “est absolument inexistante ou très peu performante et pas du tout adaptée au contexte actuel”. Tout en affirmant qu'il existe aujourd'hui “des blocages anormaux qui ont fait des dégâts”, le membre du gouvernement soutient que cette plateforme vise à améliorer la communication entre le citoyen et l'administration, l'ouverture des portes des départements ministériels aux journalistes et l'amélioration, également, de la communication intra-gouvernementale. À propos de l'ouverture du champ audiovisuel aux investisseurs privés, il indique que cette question “n'est pas à l'ordre du jour, sans qu'elle soit exclue à l'avenir”. Le ministre de la Communication ajoute que “cette ouverture exige une préparation, un cahier des charges, un cadre juridique et, peut-être, l'installation d'une institution de contrôle. Le sujet n'est pas à l'ordre du jour, je le répète encore une fois”. Pour ce qui est de la revendication de certains partis relative à l'ouverture du champ audiovisuel à l'opposition, M. Mehal réplique : “Nous n'avons pas attendu la réaction des partis politiques pour le faire. Nous avons déjà annoncé une feuille de route le 28 octobre, à l'occasion de la commémoration du double anniversaire de la restitution de la Radio et de la Télévision algériennes, et, à ce moment-là, j'ai dit qu'il fallait arriver à ce que tous les Algériens puissent parler aux Algériens.” Concernant les nouveaux textes relatifs à la réorganisation de la radio et la télévision, en discussion actuellement avec les responsables du secteur, le ministre de la Communication soutient qu'ils visent à donner à chaque chaîne une identité propre. Pour lui, actuellement, “les trois chaînes généralistes sont le clonage l'une de l'autre. Si le gouvernement avalise ces textes, l'année 2011 sera celle de la transition et en 2012, chaque chaîne aura sa propre grille. Le journal télévisé de 20 heures sera également réformé”. À croire le ministre de la Communication, le code de l'information sera le prochain chantier à entreprendre. “Il y a une mouture qui existe que nous allons soumettre à discussion au cours du deuxième trimestre de cette année.” Enfin, abordant la question de la dépénalisation du délit de presse, ce responsable répond que le recours à la loi ne lui revient pas, mais incombe à son collègue, le ministre de la Justice, et relève des prérogatives du chef de l'Etat. “C'est un dossier qui peut être ouvert”, dit-il, tout en évitant d'émettre un avis propre.