Xavier Driencourt, l'ambassadeur de France en Algérie, en visite à Relizane, a tenu, hier, un point de presse où il est revenu sur les dossiers d'actualité et les relations algéro-françaises. Après les amabilités protocolaires, l'ambassadeur a repris son hôte, le wali de Relizane, qui n'a pas trouvé mieux à conseiller aux journalistes, présents en force, que de “rester sages et pratiques”. “Il n'y a pas de tabou”, tiendra à rassurer Xavier Driencourt. Ainsi, et pendant une trentaine de minutes, la situation en Libye, la position de Paris quant au problème sahraoui, le dossier Renault ou encore les “révélations” sur l'affaire des moines de Tibhirine seront abordés. À propos des réformes en Algérie, l'ambassadeur dira qu'elles se font au rythme propre du pays et qu'on ne peut comparer ce qui se passe en Algérie avec les évènements vécus par les autres pays arabes. “Le gouvernement français est aux côtés de l'Algérie et suit de près ce qui se passe ici”, une manière comme une autre d'affirmer tout l'intérêt que porte Paris aux moindres tressaillements internes. Evoquant les échanges économiques, il dira que les entreprises françaises sont présentes sur place et demande qu'elles soient plus dynamiques qu'elles ne le sont actuellement. On saura que ces entreprises tricolores sont responsables de la création de 35 000 emplois directs et quelque 100 000 autres indirects. Pour ce qui est des relations bilatérales, il ne cachera pas son optimisme quant à leur avenir “radieux”, en affirmant au passage que ces relations ne sont pas l'apanage des Etats et gouvernements mais concernent tous les niveaux, en prenant exemple de la prochaine présence du ministre hexagonal de la Culture, Frédéric Mitterrand, au Salon international du livre qui se tiendra en septembre à Alger. “Il faut des passeurs, des hommes de bonne volonté entre les deux pays”, dira-t-il encore pour illustrer son propos. Interrogé sur le penchant de Paris vers Rabat concernant le Polisario, M. Driencourt affirmera l'absence d'un quelconque soutien “prononcé” de la France pour le Maroc, rappelant au passage que son pays, tout comme l'Algérie, respecte l'indépendance et la souveraineté de chaque Etat. “Nous soutenons le plan de Christopher Ross” pour réaffirmer la position officielle de Paris. Quant à l'éventuel transfert d'armes de l'arsenal libyen en direction du terrorisme international, l'ambassadeur français préférera parler de “craintes” et non de “certitudes” en plaçant les officiels libyens devant leurs responsabilités. Il qualifiera d'excellente l'initiative algérienne avec l'organisation de la conférence sécuritaire sur le Sahel. Abordant le volet économique, et répondant à une question sur le dossier de Renault en Algérie, il indiquera que c'est un dossier avant tout industriel, mais de dimension politique, compte tenu du rôle du constructeur automobile en Algérie. Une réponse somme toute diplomatique puisque Renault, déjà présent au Maroc, sa décision de s'implanter en Algérie ne peut-être qu'éminemment politique. Quant aux dernières révélations rapportées par un quotidien national sur l'affaire de l'assassinat des sept moines trappistes de Tibhirine, impliquant une “maladresse” des services secrets français, Xavier Driencourt soulignera que l'affaire judiciaire est en cours et, de ce fait, il lui est impossible de la commenter. Il fera un parallèle avec l'énigme du temple où serait mort le roi Louis XVII et, deux siècles plus tard, des descendants du monarque qui remettent en cause cette version, comme pour dire que tout le monde peut y aller de son scénario. Pour les visas, il avancera le chiffre de 140 000 OK délivrés en 2010 en constatant la diminution des refus qui va de paire avec celui des demandes de visa.