Photo : Makine F. L'investissement français en Algérie, l'affaire des moines de Tibhirine, l'octroi de la nationalité française ainsi que d'autres points de l'actualité, sont les principales questions abordées par l'ambassadeur de France à Alger, M. Xavier Driencourt, lors d'une conférence de presse organisée, hier, au siège de la wilaya de Djelfa. Cette conférence a sanctionné la visite de deux jours au niveau de cette wilaya, qualifiée par l'ambassadeur du « centre du pays ». « Un ambassadeur, ce n'est pas celui qui reste uniquement à Alger. Alger n'est pas l'Algérie », a indiqué d'emblée le diplomate français. Evoquant les investissements français en Algérie, l'ambassadeur a estimé leur volume entre 300 à 350 millions de dollars par an et que le stock en la matière s'élève, dit-il, à 1,5 milliard de dollars. « Atteindre ce chiffre d'investissement français en Algérie n'est pas chose déraisonnable ». Au sujet de la concurrence à laquelle la France est confrontée en termes d'investissements, M. Xavier Driencourt souligne que la France est parmi les rares pays qui font de l'investissement « réel » en Algérie, à savoir celui créateur d'emplois. Il note à ce propos les 35 000 postes d'emploi directs créés par des investisseurs français en Algérie et 100 000 autres indirects. Pour appuyer ses dires, il cite les 850 employés de l'usine Michelin qu'il qualifie de « premier exportateur hors hydrocarbures en Algérie ». A l'occasion, le diplomate a adressé des piques aux Chinois. Il trouve que les entreprises chinoises, fortement présentes au pays, « font beaucoup plus du commerce que des investissements ». M. Driencourt, qui souligne que 430 entreprises françaises opèrent en Algérie, indique en substance que la récente visite de la délégation du Medef permettra de booster, dans un avenir proche, l'investissement français en Algérie. Dans un autre registre, sur une question relative à l'affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine et les accusations du général français portées contre l'Armée populaire nationale, l'ambassadeur de France à Alger dira que les accusations de cet ancien haut gradé, qui était en poste à Alger, n'engagent que son auteur et que la position du gouvernement français sur cette question est connue. « La France se réfère toujours dans cette affaire au communiqué du GIA qui a revendiqué l'assassinat », assène-t-il. Au sujet de l'« inefficacité » de la cartographie des mines posées le long des frontières algéro-tunisienne et algéro-marocaine remise aux autorités algériennes, l'ambassadeur, qui s'est refusé de contester les documents français, a estimé que les mines sont difficiles à localiser. « En France, on a repéré récemment un tronçon de 2 000 km miné d'explosifs ». Pour ce qui est de l'information faisant état de l'octroi de la nationalité française aux Algériens nés avant 1962, l'ambassadeur explique que cette question est mal interprétée et que les modalités y afférentes figurent dans les accords d'Evian qui datent de 1962, conclus entre les deux parties, algérienne et française. Soulignant les capacités et les opportunités qu'offre la région de Djelfa, M. Driencourt soutient que l'ambassade de France à Alger compte renforcer l'investissement et sa présence dans cette région précise. « Nous avons examiné avec les autorités locales la possibilité d'investir dans les différents secteurs », fait-il savoir citant en particulier les domaines de l'économie, du tourisme, de l'agriculture et de l'enseignement. Pour le diplomate, eu égard au caractère francophone fortement présent en Algérie, « un investisseur français peut opérer mieux en Algérie qu'ailleurs », a-t-il soutenu. - Le jumelage Djelfa-Aurillac relancé Le projet de coopération portant jumelage de la ville de Djelfa et la ville française Aurillac sera fort probablement relancé dans les tout prochains jours. L'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, répondant à une question sur le sujet, a fait savoir qu'il adressera une lettre au préfet de la ville française pour relancer, voire concrétiser, ce projet de partenariat entre les deux villes. Cependant, au sujet de l'ouverture du service Visa France à Djelfa, le diplomate français indique que l'ambassade y pense mais ce n'est dans le futur proche. « Je ne peux pas rentrer dans les fausses joies », a-t-il convenu.