L'Algérie souffre aujourd'hui d'un taux de chômage important chez les jeunes diplômés (plus de 21,4%). Malgré les efforts consentis en termes de formation et de création d'emplois, le challenge reste à relever. L'obstacle à l'emploi des jeunes le plus souvent évoqué par les chefs d'entreprises est le manque de connaissance du monde de l'entreprise et la difficulté de passer de la théorie à la pratique. À ce constat, plusieurs raisons auxquelles il faudra trouver des solutions : Le manque d'expérience Il s'agit ici d'un cercle vicieux où le jeune diplômé ne trouve pas d'emploi car il n a pas d'expérience et n'a pas d'expérience car il ne trouve pas d'emploi ! La solution à ce point est le stage. Longtemps les stages n'étaient considérés en Algérie que comme un moyen de valider sa formation. Aujourd'hui les étudiants et les entreprises ont compris l'intérêt réel d'utiliser les stages : pour les uns, cela leur permet d'entrer en contact avec le monde du travail et de se bâtir de premières expériences, tandis que pour les autres cela représente une opportunité d'injecter du sang neuf dans l'entreprise, de réduire leur coûts avec des ressources moins chères mais surtout de faire connaître leur entreprise et de se créer un vivier de recrutement. Cette pratique doit encore être développée avec plus d'implication des universités et des entreprises avec le développement: des stages ouvriers, des années de césure et pourquoi pas des stages à l'étranger ou au moins dans d'autres villes. L'ensemble de ces facteurs pourrait rendre ce cercle vertueux. La pratique de l'anglais Plus de 50% des entreprises internationale qui recrutent en Algérie ont comme critère de base la pratique de l'anglais. Les étudiants algériens souffrent d'un grand retard dans ce domaine mais depuis quelques années, les centres de formation fleurissent et le niveau général est en amélioration. Afin d'aller plus loin, l'université doit elle-même prendre en charge ce sujet avec des formations de langue plus poussées mais aussi peut-être mettre en place des modules de formation totalement en anglais. L'informatique, le web et la bureautique Internet est aujourd'hui la première source d'information et un outil de travail à part entière. L Algérie accuse dans ce domaine un retard important avec un taux de connexion de moins de 15% qui reste l'un des plus bas de la région. Des investissements importants et des plans de développement (e-Algérie) ont été mis en place mais les résultats tardent à venir. En plus de l'accès à internet, il s'agit ici d'en faire un outil de travail. Pour cela, les jeunes Algériens doivent être initiés dès leur plus jeune âge à l'utilisation de l'outil internet dans leur scolarité. Cela participera aussi au développement de leur curiosité et à leur ouverture sur le monde. Concernant la bureautique et l'informatique, c'est l'un des points les plus bloquants de l'intégration des jeunes dans l'entreprise. Il est devenu impossible aujourd'hui de pratiquer un métier sans savoir utiliser Excel, Word ou Power point. Ces outils en apparence simples peuvent être source de gains de productivité et de qualité.Un simple fichier Excel bien conçu peut par exemple permettre des suivre et de piloter une activité d'une manière simple. L'informatisation des entreprises algériennes et la mise en place d'ERP (Entreprise Resource Planning, logiciels permettant l'intégration de l'ensemble des fonctions de l'entreprise dans un système informatique centralisé) demande un minimum de pratique de l'outil informatique et cela pas uniquement pour les informaticiens mais pour toutes les fonctions: comptable, supply chain manager etc. L'enjeu de l'emploi des jeunes est stratégique pour l'Algérie. Le challenge reste important mais des leviers simples peuvent être mis en place et une dynamique peut être enclenchée.