Le hadj 2011 sera le plus dur par rapport aux années passées. 36 000 pèlerins algériens sont attendus pour accomplir le cinquième dogme de l'islam. Les visas de complaisance et les irrégularités de certaines agences de voyages sont à l'origine de l'anarchie. Le DG de l'Office national du hadj et la omra (Onho), Cheikh Barbara, a animé, hier au centre culturel Aïssa-Messaoudi, sur invitation de la radio Coran, une conférence de presse sur les derniers préparatifs du hadj 2011 dont il annonce que toutes les mesures sont prises conjointement avec les autorités saoudiennes pour sa réussite. D'emblée, le conférencier avise les futurs pèlerins que cette saison sera plus dure que les précédentes en raison, notamment, des travaux d'extension et de réfection, tant au niveau des sites de La Mecque (Grande-Mosquée et ses environs), certains hôtels de Médine (réaménagement des structures d'accueil) que de l'aéroport de Djeddah, appelé à accueillir plus de passagers. De ce fait, précise le DG de l'Onho, les futurs pèlerins doivent se préparer à vivre des désagréments supplémentaires nés de ces travaux et qui, par voie de conséquence, vont se répercuter sur les distances entre les lieux de résidence et la grande mosquée (El-Harameïn). “Bien sûr, les autorités algériennes sont en train de faire tout ce qui est du domaine du possible pour alléger les futurs hadjis des contraintes majeures, mais certains désagréments, dont on attend toute la compréhension de nos compatriotes, restent indépendants de notre volonté”, dira le conférencier tout en attirant l'attention que, compte tenu de ces travaux, le hadj sera, durant quelques années, de plus en plus dur pour les Algériens. Les résidences seront distantes d'au moins mille mètres de la mosquée. Pour ce qui est de l'organisation de cette saison, le responsable, qui a tenu avant-hier une réunion avec les concernés, explique que la prise en charge des futurs pèlerins se répartit ainsi : 14 agences dont chacune avec 500 personnes, 12 agences avec 250 personnes chacune, le Touring Club d'Algérie avec 3 000 personnes, l'Onat avec 1 000 personnes et l'Onho avec 22 000 personnes. Soit un total de 36 000 hadjis. Cheikh Barbara n'y est pas allé dans le sens du poil avec les agences de voyages ; il accuse certaines de travailler dans l'opacité et l'irrégularité. 200 pèlerins bloqués sans le sou à Amman “Nous sommes en possession des rapports et constats déterminant la grande responsabilité dans les mésaventures de nos concitoyens. Certaines agences n'ont d'autre intérêt que celui du profit matériel, et je pèse mes mots. Pour ces dernières, le cahier des charges n'est qu'une formalité sans plus. En dépit des mesures prises par l'Etat, on continue à voir opérer des agences qui n'ont pas d'agrément. Ces dernières, on ne sait par quel subterfuge, travaillent pour des agences agréées. Elles recourent aux rabatteurs. Evidemment, les conséquences on les connaît. Ce sont les pèlerins qui vivent le calvaire. La dernière affaire en date est celle des 200 pèlerins (partis pour une omra) qui sont bloqués actuellement à Amman, en Jordanie. Après avoir été délaissés sans le sou par les deux agences de voyages qui les avaient au départ pris en charge, les pèlerins n'ont trouvé d'autre solution que de se réfugier dans une mosquée près de l'aéroport. Heureusement que les autorités algériennes, alertées sur leur cas, sont en train de finaliser leur rapatriement”, raconte le conférencier, qui cite d'autres cas de victimes de ces agences, comme celui de ces pèlerins qui se sont retrouvés casés dans une cave loin des Lieux Saints. Pour le DG de l'Onho, il est temps de faire un zoom sur ces agences en sévissant envers les fauteurs qui jouent avec la vie des gens. L'on saura, dans ce sens, qu'un certain nombre de mesures sont en voie d'être finalisées. Comportements inadmissibles Il s'agit d'un record. C'est la première fois qu'un tel chiffre est atteint. Un chiffre qui n'est pas sans créer quelques désagréments, notamment pour le site de Minen qui ne peut, selon les autorités saoudiennes, contenir plus de 1,4 million de personnes. Ceci dévoile, selon le conférencier, une autre réalité à prendre en compte, à savoir le manque de places pour nos futurs hadjis, contraints de vivre durement les quatre à cinq jours que dure l'accomplissement des rites du hadj. “Cependant, le désordre vient toujours des pèlerins arrivés avec un visa de complaisance. Ces derniers bousculent l'organisation en prenant même le repas des pèlerins réguliers. Nous avons vécu des moments très difficiles avec ces gens, comme nous avons eu à constater des comportements inadmissibles de la part de nos compatriotes. Trouvez-vous normal que quelqu'un qui est censé accomplir un hadj ou une omra s'adonne à des actes de violence ? Pas plus tard qu'il y a trois jours, un pèlerin en vêtement "ihram" a carrément ôté sa tenue, enfilé un pantalon et agressé physiquement un chauffeur”, s'est indigné le DG de l'Onho. C'est tout simplement scandaleux en effet. À quand la méthode indonésienne ou malaisienne qui prévoit l'envoi du futur hadji dix ans après avoir bien acquis les notions de dogme de l'islam et adopté un comportement digne en pareille circonstance.