On ne s'attardera pas également sur des ministres aux allégeances multiples, aux déclarations fracassantes qui minent, chaque jour, le peu qui reste de la cohérence et de la discipline gouverne-mentales et qui défient les lois de l'apesanteur car ne se sentant sans aucun pouvoir et donc sans aucune responsabilité vis-à-vis de nous autres. Même si les algériens ont lâché “l'affaire” politique depuis un moment, se détournant de cet univers décomposé et perverti, ce qui se déroule comme affrontements autour de l'article 93 du nouveau code électoral mérite, tout de même, une halte explicative. De quoi s'agit-il ? Eh bien ! tout simplement, d'un article, le 93 du nouveau projet de loi électorale qui “exige des membres du gouvernement, envisageant de se porter candidats aux prochaines législatives, de démissionner trois mois avant la date du scrutin”. En d'autres termes, il faut choisir entre être député à la législature de 2012 ou demeurer ministre. La levée de boucliers observée, surtout au sein de l'alliance présidentielle (FLN-RND-MSP), contre cet article 93 renseigne les mortels sur l'idée que se font les ministres, et au sens le plus large les politiques, sur la responsabilité en politique, l'éthique et la noblesse de ce métier. Aucun ministre n'a trouvé logique de quitter son portefeuille afin de se présenter aux élections législatives. En bons cumulards de postes, les ministres ont fait bloc contre un Ould Kablia usé par le débat partisan, pour retirer cette “incongruité” politique. Cette “tare” organique qui priverait les ministres d'un avenir balisé est proprement scandaleuse. Mais cela nous renseigne surtout sur la déliquescence de l'exercice politique même au sein de ce gouvernement qui a été remanié une douzaine de fois par la rumeur et jamais par le président. On ne s'attardera pas sur la position intenable d'Ahmed Ouyahia qui, à sa décharge, dirige un exécutif qu'il n'a pas choisi, tranche des conflits claniques qu'il n'a pas créés (entre ministres du président et les autres, ou entre ministres partisans et les autres) et possède une liberté de mouvement quasi nulle qui voit ses ministres et les présidents sortir sur le terrain. Sauf lui !! On ne s'attardera pas également sur des ministres aux allégeances multiples, aux déclarations fracassantes qui minent, chaque jour le peu qui reste de la cohérence et de la discipline gouvernementales et qui défient les lois de l'apesanteur car ne se sentant sans aucun pouvoir et donc sans aucune responsabilité vis-à-vis de nous autres. Mais le prix Nobel de l'impunité arrive avec ce fameux 93. Se considèrent-ils comme des ministres à vie ? Est-ce qu'un décret présidentiel sous Bouteflika est une garantie d'avoir, pour sa retraite, 28 fois le SNMG (nouveau) et un CDI que même la loi ne peut rompre ? Il faut croire que les ministres, dont certains n'ont jamais croisé un juge d'instruction, se croient au-dessus des lois, fussent-elles promulguées par “son Excellence” qui, avec son entêtement à ne pas changer cette équipe, vient de leur offrir le luxe insultant de se considérer comme pouvant être nommés et élus en même temps.