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Pour une Deuxi�me R�publique r�ellement d�mocratique et sociale
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 06 - 2011


Introduction g�n�rale sur la d�marche en cours
Sauf le respect qui est d� � vos rangs, concitoyens membres de cette commission, j�ai le regret de vous dire en toute sinc�rit� le caract�re peu enthousiasmant de la d�marche dont vous avez la charge. Je ne souhaite pas � votre rapport final le m�me sort que celui r�serv� nagu�re � celui de la commission Sbih sur la r�forme de l�administration, celui de la commission Issad sur la r�forme de la justice et son deuxi�me rapport sur la r�pression sanglante en Kabylie, et de celui de la commission Benzaghou sur le syst�me �ducatif�
En effet, face � une crise multiforme sans pr�c�dent, cette d�marche, c�est le moins qu�on puisse dire, est fond�e sur une sous-estimation de la gravit� de la crise de l�Etat et le constat de disjonction avanc�e qui caract�rise la relation entre le pouvoir et les citoyens, d�un c�t�, et entre le pouvoir et l�opposition, d�un autre c�t�. Dans l�impasse, le syst�me politique actuel, incapable de se remettre en cause et d�initier lui-m�me les changements politiques n�cessaires, il ruse et met, ce faisant, la nation en danger. Cette d�marche d�note en soit l�ill�gitimit� et le discr�dit dont sont frapp�es les institutions �lues (?) de l�Etat et d�montre que l�ex�cutif lui-m�me n�en est pas dupe. La focalisation des efforts des pouvoirs publics sur l��limination, par divers moyens r�pressifs, de toute alternative politique organis�e, constitue bien un aspect de la gravit� de la crise actuelle, car aucun cadre politique n�est plus assez efficient et cr�dible pour canaliser un �ventuel d�bordement et garantir une transition politique pacifique (moins co�teuse) devenue n�cessaire qui pr�serve les vies et les biens des citoyens, les capacit�s infrastructurelles, �conomiques, s�curitaires et humaines de l�Etat ainsi que les forces arm�es d�un �ventuel n�cessaire engagement qui raviverait les traumatismes d�octobre 88. La fragilisation des liens sociaux et politiques de la communaut� politique alg�rienne a atteint un niveau trop s�rieux pour que ces derniers puissent supporter une �rosion suppl�mentaire. Ce qui d�cr�dibilise davantage cette d�marche c�est que son lancement n�a pas mis fin � la fermeture du champ m�diatique lourd et du champ des libert�s, notamment celle de manifester et cela en total contradiction avec la Constitution en vigueur. Sans oublier que cette derni�re a �t� r�vis�e par l�ex�cutif et � son seul avantage sans consultation populaire, il y a de cela peu de temps ! A quoi bon, alors, focaliser les �efforts de sortie de crise� sur la r�forme de la Constitution si le principe de fonctionnement du pouvoir ex�cutif consiste � ne jamais la respecter ? Un homme c�l�bre disait : �Quand je visite un pays, je ne demande jamais s�il a des lois, je demande si elles sont appliqu�es� !
1 - Posture intellectuelle et pratique politique dans les Etats dits arabes
a- Posture intellectuelle g�n�rale
On comprendra bien que le fonctionnement des syst�mes politiques arabes actuels rel�ve d�une posture philosophique commune non dite. Partout dans le monde, la pens�e a �volu� en rupture avec des cat�gories rendues obsol�tes par l�histoire et la pens�e philosophique et politique. L�avanc�e de la pens�e s��nonce par le changement des concepts et des grilles de lecture des faits. La pens�e islamique et arabe, quant � elle, a pris cong� de la raison depuis le XVIe si�cle, et en se r�veillant pour un court instant au XIXe si�cle, dans ce qu�il est convenu d�appeler la Nahda (renaissance), s�est trouv�e subjugu�e face � la prodigieuse avanc�e de l�Occident. Mais incapable de rupture, elle s�est englu�e dans la tentative de conciliation de p�les antinomiques ! On conna�t les fameuses dichotomies conceptuelles de cette pens�e scl�ros�e : hadata, mu��sara (modernit�)/ taqlid, �as�la (tradition, authenticit�), �aql (raison) /naql (imitation des anciens), et aujourd�hui encore des pseudo-penseurs les remettent au go�t du jour en les renommant science et tradition !� Au nom d�une sp�cificit� mythique et sp�cieuse, la pens�e dominante, qui �touffe toute autre alternative cognitive, voudrait que l�on puisse avancer tout en restant immobile, et m�me en r�gressant vers un pass� mythique ! L��chec est patent, et les principaux �pigones de la pompeusement d�nomm�e nahdha arabe de l��poque s��taient eux-m�mes vite recroquevill�s dans la tradition. Le mouvement des Fr�res musulmans en na�tra en �gypte et se propagera, et prendra greffe en Alg�rie, sous la forme de l�islamisme, plus orient� vers l�autodestruction, qui a creus� davantage la notion de sp�cificit� en tentant d�achever ce qui filtrait comme lumi�re dans le clair-obscur de la raison dite arabe dominante. Pour eux, les probl�mes de cette nation ne pourraient �tre solutionn�s que par ce qui a pu les solutionner au d�but ! (l� tasluhu �um�ru hadhihi al-�umma �ill� bim� salaha bihi �awalluh�) et, par cons�quent, la plong�e dans le pass� devient la seule voie de recherche de solution pour les probl�mes actuels de la nation, d�o� la tendance � rechercher l�imitation des costumes et des comportements suppos�s �tre des anciens. La fuite de la r�alit� devient la seule th�rapie collective et le dogme de la sp�cificit� arabe est l� pour renforcer cette tendance !
b - H�t�ronomie du savoir scientifique et effondrement du syst�me universitaire
La pens�e dominante revendique d�sormais la sp�cificit� �rig�e en �pist�mologie g�n�rale et fera une guerre syst�matique contre le savoir scientifique et la raison qu�elle finit par contenir dans la marge tout en l�chant la bride � la pens�e traditionnaliste religieuse au lieu de la circonscrire � la sph�re priv�e � conception d�clar�e sp�cificit� occidentale et chr�tienne comme si le christianisme n��tait pas n� dans la m�me sph�re g�oculturelle que l�islam (J�sus-Christ est palestinien de Nazareth). En r�sultera de cette cl�ture dogmatique l�h�t�ronomisation du champ du savoir, et le sous-d�veloppement culturel, cognitif et social. La mise en marche arri�re est institutionnalis�e, syst�matis�e et toute pens�e rationnelle sera contrainte � lutter � contrecourant. Face � l�avanc�e de l�Occident � qui avait syst�matis� la pens�e cart�sienne, qui posait que ce n�est ni dans la tradition ni dans les autorit�s existantes que la v�rit� se fonde, mais dans le sujet universel de la science, et que la lumi�re naturelle est sup�rieure � l�exemple et � la coutume �, la raison arabe dominante a oppos� la sp�cificit�, le retour aux vieilles certitudes qui ne sont que des croyances et, en fin de parcours, le figement de l�ordre cognitif et social. L�Alg�rie n�en fait pas exception. La r�pression est g�n�ralis�e. Les syndicats d��tudiants et d�enseignants universitaires sont parasit�s, selon la m�me m�thode appliqu�e au champ �conomique. L�universit� n�est pas per�ue comme l�espace propre au savoir, son acquisition, sa production, sa reproduction et sa diffusion� Une nation sans �lite est une nation vou�e � la disparition. Les gestionnaires des universit�s ne sont pas �valu�s compte tenu des productions de savoirs (revues, th�ses, essais publi�s, expertises, reconnaissance scientifique internationales�) mais selon le degr� de ma�trise de l�ordre public et d�all�geance. C�est un espace de domination politique organisant la comp�tition d�all�geance au pouvoir, et c�est d�ailleurs � partir de cette seule logique que les contestations estudiantines r�centes ont �t� interpr�t�es : comme des tentatives de d�stabilisation politique ! Ceci explique l�effondrement du syst�me universitaire et �ducatif domin� par l�administration (pouvoir)- les classements internationaux des universit�s placent les n�tres au bas du tableau.
2 - Mode de gouvernance
Les soci�t�s arabes partagent la m�me posture intellectuelle de rejet de la raison et le m�me mode n�o-patrimonial de gouvernement. Toutes soci�t�s ferm�es, leurs r�gimes politiques agissent dans la posture de celui qui poss�de en toute propri�t� les biens et les hommes de la nation. Les femmes et les hommes, loin d��tre citoyens (ils sont seulement des muw�tin, c-�-d. des co-nationalitaires : l�absence d�un terme arabe �quivalent pour citoyen est � elle seule expressive), ne sont accept�s que comme de simples instruments au service du confort du prince. Ils ne peuvent donc pas protester ! Depuis janvier 2011, tous les Etats arabes en sont des exemples. Mais les r�gimes libyen et syrien en sont certainement les meilleurs. Les r�gimes arabes partagent les m�mes principes de fonctionnement :
- non-s�paration des pouvoirs, h�g�monie de l�ex�cutif et h�g�monie du chef de l�Etat dans l�ex�cutif (r�forme constitutionnelle de 2008 en Alg�rie) ;
- r�pression brutale et corruption syst�matis�es (la police a �t� la seule institution qui a pris du poids et a �t� tr�s active depuis 2000 en Alg�rie) ;
- impunit� totale du pouvoir et de ses agents (les �v�nements de Kabylie � titre d�exemple n�ont connu aucun jugement ni aucune peine prononc�e contre un quelconque agent du pouvoir, ni contre ceux qui ont donn� l�ordre de tirer ni contre ceux qui n�ont pas donn� l�ordre d�arr�ter de tirer, en d�pit du rapport Issad rendu public) ;
- interdiction totale d�expression � l�opposition (la t�l�vision publique est financ�e par les citoyens mais demeure le monopole jaloux du pouvoir) ;
-viol syst�matique des constitutions et des lois (ex. blocage de la loi sur les partis, interdiction de manifester�) ;
- r�duction des institutions, syst�matiquement mal �lues, � un r�le d�coratif ;
- attaque et tentative de destruction syst�matique de tout ce qui ne fait pas all�geance au pouvoir (syndicats autonomes, �coles priv�es, entreprises �conomiques priv�es, presse priv�e, r�flexions intellectuelles critiques�).
Ce sont l� les traits de ce que Karl Popper appelle la soci�t� ferm�e. La g�n�ralisation de la violence islamiste destructrice, et pr�tendument antioccidentale, n�e de l�inclination des pouvoirs depuis l�ind�pendance � mettre les croyances en position sup�rieure (le syst�me �ducatif et les m�dias lourds camp�s par ce courant de pens�e), offre � l�inamovibilit� des dictatures arabes l�alibi de la protection des int�r�ts de l�Occident, pour que ce dernier leur garantisse son soutien ; et, sans crainte de contradiction, celui de la lutte contre l�Occident crois� ou impie et imp�rialiste dont ils se pr�valent aupr�s leurs peuples � la moindre tentative de lib�ration de leur tutelle. Cette ruse ne semble plus payer ni aux yeux des peuples ni � ceux de l�Occident qui commence � les abandonner dans leur chute les uns apr�s les autres. L�Occident s�est rendu compte que ces dictatures, tout en pr�tendant lutter contre l�islamisme, ne prenaient aucune mesure politique, sociale, ou juridique pour contrer l�id�ologie islamiste et encore moins pour ancrer et d�velopper la d�mocratie. Des mesures sont prises, au contraire, pour renforcer la domination islamiste de la soci�t� (syst�mes �ducatifs, code p�nal, statut personnel, mass-m�dias�). Aucune libert� individuelle n�est reconnue. Aucun discours critique � l��gard de l�islamisme n�est tol�r� autant par les islamistes qui y prescrivent la peine de mort impun�ment, que par les gouvernants qui prescrivent des peines de prison et des pers�cutions tout en garantissant l�omnipr�sence de ce discours (islamiste), rendu presque doctrine d�Etat. En Alg�rie, depuis les ann�es 2000 � ce jour, la soci�t� a �t� caract�ris�e par les limitations de libert�s : libert� de la presse avec destruction arbitraire et autoritaire d�un grand journal de l��poque, le Matin ; libert�s syndicales non reconnues avec r�pression implacable et automatique contre les syndicats autonomes ; atteinte aux libert�s de conscience et religieuses avec l�introduction dans le code p�nal de la notion de respect des prescriptions islamiques entra�nant des sanctions rendues effectives contre des personnes qui n�observent pas le je�ne, contre les couples et ceux qui se convertissent au christianisme (d�cret du 28/02/2006)� Le temps des sot�riologies collectives est revenu avec son �poque : le Moyen-�ge mental ! Pourtant, c�est bien un Berb�re alg�rien, saint Augustin, docteur du christianisme, qui a ouvert la voie � la possibilit� des libert�s individuelles en religion et que Martin Luther King, philosophe et th�ologien, a formul� plus clairement bien plus tard. Aujourd�hui, gr�ce � la mondialisation de la communication �lectronique, non encore int�gr�e par la pens�e dominante et combattue f�rocement (la police d�Internet pr�c�de l�internet !), les soci�t�s arabes redeviennent les acteurs de leur histoire et s�affirment face � leurs r�gimes autoritaires qui tentent de les maintenir dans un �tat de minorit� et dans des postures intellectuelles infantiles. En Alg�rie, apr�s douze ann�es de gouvernance autoritaire et exclusive de toute opposition on a abouti � un Etat compl�tement d�sarticul�, d�fait et plus hybride qu�il ne l��tait avant. La mouvance islamiste et terroriste, auteur de d�g�ts mat�riels et humains importants depuis plus de deux d�cennies, a re�u de l�Etat plus d�avantages que ceux qui l�ont d�fendu. Aucun bilan de la politique de r�conciliation n�a �t� fait et ce non-dit est plus parlant qu�un discours.
3 - Ruser au lieu de r�fl�chir et d�agir en cons�quence
Un calife qui demandait � son juriste une ruse pour se sortir d�une impasse re�ut la r�ponse suivante : utruk al h�lata wa t-takil, fa�inam� l-h�latu f� tarki l-hiyal (abandonne toute ruse et agit, la ruse consiste en effet � abandonner toute ruse !) Le plus �poustouflant, c�est cette ruse qui consiste � sugg�rer que ces r�gimes autoritaires n�auraient pas ruin� leurs pays mais auraient, au contraire, sous leur autorit� ��clair�e�, garanti que les richesses mini�res profitent au d�veloppement de l��conomie et aux peuples arabes qui vivraient mieux, seraient plus instruits et plus heureux, avec des syst�mes �conomiques et sociaux performants !! L�analphab�tisme dominant, la d�sesp�rance sociale, ces vagues humaines d��migration humiliantes vers l�Europe (harraga), les immolations par le feu, ne seraient pas les cons�quences de cette gestion honteuse qui ach�te le silence complice de l�Occident en contrepartie de fortes largesses et de vils services (l�exemple �difiant de la sous-traitance de la torture en �gypte au profit de la CIA) ! Ces pays riches aux populations pauvres, �gr�ce� � leurs r�gimes autoritaires, ne seraient pas vid�s de leurs �lites, et transform�s en enfers que tout le monde tente de fuir ! Au contraire, ils attireraient, si on poussait leur logique jusqu�au bout, m�me l��migration des pays occidentaux qui seraient �ruin�s � par une gestion d�mocratique ! Ce serait les leaders occidentaux d�mocratiques qui abriteraient leurs fortunes dans les banques arabes ! Voil� ce qui arrive quand on combat la pens�e critique et qu�on reprend nonchalamment et les poncifs anticoloniaux et anti-imp�rialistes poussi�reux ! Voil� le raisonnement politique indigent produit d�une �ternit� de dialogue des r�gimes autoritaires face � leur miroir o� l�opposition est r�duite � l��cho de leur propre voix tonitruante et �th�r�e ! Institutions de l�Etat et opposition factices ! La sp�cificit� est convoqu�e pour sugg�rer que s�il est vrai que partout les r�gimes doivent changer pour que la vie des gens s�am�liore � le r�gime d�mocratique s��tant av�r� le meilleur mode de gouvernance �, dans les soci�t�s arabes ce seraient l�autoritarisme et le n�o-patrimonialisme qui seraient le meilleur garant des int�r�ts et du bien-�tre des peuples ! Les prestidigitateurs de la raison s�amusent : � la souverainet� des peuples on substitue celle des r�gimes ! On confond l�Etat (le dispositif institutionnel) et le pouvoir du moment. Aux peuples tunisien, �gyptien, libyen, qui souffraient le martyre sous la r�pression d�mesur�e de r�gimes autoritaires chancelants qui les r�duisaient en esclavage, il ne faut, semble-t-il, au nom de la lutte anti-imp�rialiste et de la sacro-sainte souverainet� nationale, demander nulle aide : ni aux organisations internationales (l�ONU) dont ils sont membres pourtant ni aux fantomatiques organisations arabes, m�me avec leur incapacit� d�action constitutive connue ! L�attitude de �la Ligue arabe� � l��gard des soul�vements arabes t�moigne, en plus de la sauvegarde des int�r�ts sordides des dictatures qui la composent, de la persistance de cette posture vell�itaire de la pens�e arabe dominante, qui n�est toujours pas parvenue � s��manciper des vieilles dichotomies p�trifiantes de la pens�e... Elle revend, incapable d�imagination, � l�Occident et � l�opinion arabe les m�mes vertus antiterroristes non av�r�es de ces chefs rejet�s par leurs peuples et la stabilit� du r�gime face au d�sordre qui proviendrait d�une d�mocratisation : laissons les choses en l�Etat, et alqa�ida ne prendra pas le pouvoir� sugg�rent-ils ! En quoi la passation des pouvoirs � un gouvernement �lu par le peuple (l�opposition) serait-il dans l�int�r�t des imp�rialistes ou d�al-qa�ida ? Pourquoi lib�rer des terroristes en Libye de Kadhafi, en �gypte de Moubarak et aujourd�hui en Alg�rie ? Est-ce pour renforcer la d�mocratie ? L�Alg�rie a-t-elle besoin d�une hypergrande mosqu�e plus qu�une universit� moderne, un grand conservatoire de musique ou d�une grande biblioth�que style biblioth�que Mitterrand ? S�il y a bien une sp�cificit� arabe, outre l�arri�ration intellectuelle, sociale, �conomique et politique (le monde dit arabe ne produit ni sa pens�e, ni sa grammaire, ni encore moins son pain) c�est bien la pens�e vell�itaire dominante qui charrie toujours les contradictions du Moyen-Age, sans jamais se pr�occuper de changer de grille d�analyse. En dehors de tout cela bien s�r, la Tunisie n�est pas l��gypte, l�Egypte n�est pas la Libye ; la Libye n�est pas le Y�men, le Maroc n�est pas le Bahre�n et ce dernier n�est pas la Syrie� et bien s�r l�Alg�rie n�a absolument rien � voir avec tout cela ! On est tr�s sp�cifique donc on est tranquille jusqu�au prochain d�bordement ! La mondialisation et la mont�e en puissance des r�seaux sociaux Internet comme Twitter et Facebook fait dessiller les soci�t�s arabes� Un ab�me s�est creus� entre les peuples et les gouvernants dictatoriaux. En Alg�rie, la d�vitalisation et la d�cr�dibilisation des institutions a pouss� les Alg�riens � perdre toute confiance en leurs gouvernants plus consid�r�s comme des indus occupants que comme des leaders� L�opposition, dont la mission consiste � organiser la soci�t� et les citoyens, et de toujours pr�parer une alternative politique, a �t� r�duite � sa plus simple expression emp�chant toute possibilit� d�alternance pacifique et organis�e. C�est la situation d�un Etat en danger d�explosion imminente ! La r�pression massive et syst�matique impos�e contre les Alg�riens (Alger, et les autres capitales r�gionales, est sous un �tat de si�ge permanent ; elle m�rite le nom d�Alger la bleue) en surcro�t de la t�l�surveillance des cam�ras et avec un barrage policier par kilom�tre qui d�shabille les automobilistes de passage, avec un code de la route qui complique l�atmosph�re d�j� irrespirable (sans aucune possibilit� de recours contre les abus de pouvoir ailleurs condamn�s depuis le code de Hammourabi 2000 ans avant J.-C.)�, une politique d�emploi et de d�veloppement �conomique et sociale compl�tement en panne, une politique culturelle d�sarticul�e et �th�r�e, ce pays est � fuir ! En effet, qu�est-ce qui peut attirer un jeune (et m�me � un moins jeune) alg�rien dans un pays qu�il ne sent plus comme le sien ? Ce pays ne lui donne ni formation ad�quate, ni m�tier, ni emploi, ni logement et l�emp�che m�me de se marier ou d�avoir une compagne !!! Pourquoi ne serait-il pas tent� de le casser ?
4 - Le syst�me �ducatif
Le syst�me �ducatif (du primaire au doctorat) exclut beaucoup plus qu�il n�en inclut et forme au ch�mage. Lieu de formation par excellence de l�esprit d�une nation, il p�rennise la domination de l�id�ologie islamiste obscurantiste en formant un esprit plus sensible � l��motion (� la cat�gorie affective du surnaturel) qu�� la raison. M�me le rationalisme arabe en est exclu (ni Averro�s, ni Avicenne ne sont enseign�s � l��cole ...). Le cours de dissection est interdit en fac de m�decine � l�oppos� des enseignements d�Avicenne lui-m�me! Le syst�me universitaire s�est �croul� et ne peut plus pr�tendre � former un esprit rationnel et scientifique (tous les rapports des commissions sp�cialis�es l�ont d�clar� sinistr� depuis 2000). Dans les universit�s alg�riennes, l�administration (nomm�e et jamais �lue) prime sur la science. On a import� des universit�s occidentales l�organisation des �tudes (LMD), mais non pas l��lection des pr�sidents d�universit� ou de bonnes biblioth�ques num�ris�es, ou une formation d�excellents formateurs... Il n�existe d�ailleurs plus de formation � la p�dagogie universitaire ! Le syst�me de sant� est d�labr�, la preuve en est que les autorit�s se soignent � l��tranger� On serait en peine de trouver les traces d�une politique universitaire ou �ducative qui soit en rapport avec l�exigence de la construction d�une soci�t� de la connaissance, de cadres comp�tents, d�un Etat de citoyennet�, ou d�une �conomie productive moderne� Pourtant, un syst�me �ducatif qui forme des cadres citoyens comp�tents servirait toutes les sensibilit�s politiques et philosophiques !
a) Offre de formation publique et priv�e
L�offre de formation universitaire et infra-universitaire est extr�mement limit�e. Beaucoup de nos concitoyens ne trouvent pas de place p�dagogique pour une �ventuelle formation compl�mentaire. Le priv� national et international a �t� condamn� � un r�le d�coratif. L�homologation des dipl�mes par une instance scientifique d��valuation autonome permettra aux minist�res de l�Education, de la Formation professionnelle et de l�Enseignement sup�rieur de prendre de la hauteur � l��gard de l�offre de formation disponible ou � attirer en Alg�rie et leur assignera un r�le d�arbitre objectif. Aujourd�hui le monopole des �tablissements de formation publics m�me tr�s m�diocres leur permet d�imposer leur crit�riologie. Comment des �tablissements de formation dont les dipl�mes ont �t� tant d�valoris�s sur la place pourraient-ils �tre justes � l��gard d�offres de formations priv�es nationales et �trang�res concurrentielles qui pourraient souligner en creux leurs propres carences cognitives et organisationnelles ? L��tablissement de cette saine concurrence est le seul moyen restant pour cr�er une v�ritable �mulation dans les secteurs de la formation afin de tirer cette derni�re vers le haut.
b) Instance d��valuation scientifique autonome
L�Etat devrait faciliter la concurrence et imposer des cahiers de charge pr�cis avec des seuils cognitifs � atteindre par niveau de formation que tous les op�rateurs qui offrent de la formation doivent remplir. Une instance autonome scientifique d��valuation des offres de formation et de dipl�mes devra �tre install�e. Elle sera compos�e de scientifiques alg�riens reconnus pour leurs travaux scientifiques et pour leur int�grit� universitaire (du domaine des sciences de l�homme, des sciences du raisonnement et des sciences de la nature) exer�ant � l�int�rieur et � l��tranger (une quinzaine). Cette instance d��valuation devra �tablir un fichier national des offres de formation priv�es nationales ou �trang�res et publiques en m�me temps qu�une classification annuelle des �tablissements de formation sup�rieures et infra-universitaires.
C) Offre de formation en ligne
Le manque flagrant et tr�s grave de formateurs de haut niveau (2 000 professeurs sur un total de 44 000 enseignants au sup�rieur) doubl� d�un absent�isme et d�un manque de motivation sid�rants des �tudiants et des enseignants, rend les dipl�mes alg�riens d�une indigence dangereuse pour l�avenir de la nation. Le moyen le plus rapide, outre la coop�ration �trang�re, c�est le elearning, comme l�a bien exp�riment� la Cor�e du Sud dont le syst�me universitaire est fait essentiellement de campus virtuels avec une connectivit� de l�ordre de 99% de la population! Le cours d�un enseignant de haut niveau doit pouvoir �tre rendu accessible aux �tudiants et aux enseignants d�butants et homologues � distance et � l��chelle nationale et internationale et entra�ner une am�lioration du niveau de tous avec les forums de discussion� L�enseignement en pr�sentiel limite l�acc�s aux meilleurs professeurs et partant de leur rentabilit�
5 - Les questions identitaires
Les changements � apporter � la constitution, outre la limitation des mandats, le r��quilibrage des pouvoirs et leur s�paration, doivent garantir l�alternance au pouvoir par la voie d�mocratique sans possibilit� de remise en cause de celle-ci. Ils incluront l�identit� alg�rienne.
a) D�finition constitutionnelle de l�identit� alg�rienne Il n�est pas normal que l�identit�, qui est plus un processus d�identification dynamique qu�une substance fixe, soit fig�e dans une constitution. Cette derni�re devrait viser � d�finir des r�gles g�n�rales assez souples de fonctionnement de la soci�t� et de l�Etat avec une certaine constance et au profit des libert�s de tous. D�finir l�identit� alg�rienne par le triptyque arabit�, amazighit�, islamit� peut sembler g�n�reux, mais cette d�finition est sous-tendue par la perception fausse que l�identit� est fixe et que ces trois param�tres sont des substances intangibles. Il serait plus int�ressant que la d�finition, si celle-ci �tait n�cessaire, soit la plus simple : �l�Alg�rianit� historique�, en �non�ant de mani�re ferme la garantie des libert�s individuelles et collectives, les libert�s de confession et de conscience ainsi que les libert�s d�expression et d�opinion. L�inconv�nient d�une d�finition trop pr�cise est que des groupes s�y sentiraient exclus ; l�avantage d�une d�finition simple et g�n�rale est qu�elle permet � tout un chacun de s�y retrouver en y projetant ses propres repr�sentations.
b) Les langues nationales :
Les langues nationales, arabe et tamazight, doivent cependant �tre servies de mani�re �quitable par l�Etat : la langue arabe, mieux dot�e que sa s�ur jumelle, est enseign�e partout et toutes les mati�res sont enseign�es en elle ; elle dispose d�une acad�mie, d�un conseil sup�rieur, de plusieurs d�partement universitaires et de centres de recherches pluridisciplinaires relevant soit de la pr�sidence de la R�publique, soit de l�enseignement sup�rieur� Tamazight, sa s�ur nationale, ne poss�de ni acad�mie, ni conseil sup�rieur (dont les d�crets de cr�ation ont �t� d�programm�s du Conseil des ministres en 2008, ni des centres de recherche relevant du MESRS. Elle n�est servie que par un haut commissariat (HCA) sans haut commissaire, un centre de recherche relevant de l��ducation nationale (CNPLET) o� la recherche est statutairement impossible (EPA) et de trois instituts universitaires de tamazight � Tizi-Ouzou, Bouira et B�ja�a ! Pourtant c�est tamazight qui a le plus besoin du soutien de l�Etat par des institutions scientifiques comp�tentes, l�galement et financi�rement outill�es � cet effet ! Le factice ne trompe personne et les gens en ont conscience. Tamazight n�a en rien profit� de son �l�vation sous pression au rang de langue nationale en 2002 ! La r�gression de l�enseignement de tamazight est un autre probl�me induit de la politique d�enseignement non m�thodique de cette langue ! Nous sommes bien le seul Etat o� une langue non normalis�e depuis toujours est pr�cipitamment introduite dans le syst�me �ducatif sans am�nagement aucun. Les tergiversations quant � la cr�ation de centres d�am�nagement de cette langue d�notent de la facticit� de cette op�ration. Le Maroc a install� l�Ircam (Institut royal de la culture amazighe) comprenant sept centres universitaires sp�cialis�s dans la prise en charge de cette t�che ! Ces centres regroupent des chercheurs de haut niveau et sont dirig�s par des professeurs universitaires de haut rang. Aujourd�hui, tamazight est la deuxi�me langue officielle du royaume. Quant � l�Alg�rie, elle n�a cr�� qu�un seul petit centre, handicap� de naissance, et lui a inflig� des missions de g�ant. Il a �t� mis sous tutelle de l��ducation nationale pour qu�il ne puisse pas statutairement recruter des chercheurs ! Et ce paradoxe est rendu public depuis la premi�re semaine de l�ann�e 2005 sans que cela d�clenche une d�cision salutaire ! L�apaisement identitaire relatif � cette dimension historique, anthropologique, culturelle, linguistique et sociale de l�alg�rianit� (socle amazighe multimill�naire qui remonte � pr�s de deux millions et demi d�ann�es depuis les protoberb�res) ne peut provenir que d�une prise en charge s�rieuse, responsable et scientifique de tamazight et des autres langues en usage en Alg�rie. La communication des institutions de l�Etat, les minist�res de la Culture, de l�Int�rieur, du Tourisme� doivent garder cet objectif bien en vue et s�y conformer. La politique actuelle a affaibli la loyaut� � l��gard de la communaut� nationale et politique ; sa persistance m�nera � l��clatement de la nation et de l�Etat. Des citoyens du nord et du sud du pays ne sont pas loin de se laisser happer par ce processus! La nation est une abstraction politique qui rassemble des groupes de gens que seule la pr�sence de forces centrip�tes tient ensemble. Celles-ci ont subi l��rosion provoqu�e autant par la non-gestion que par des politiques d�improvisation irresponsables. Encore une fois, la d�marche de prise en charge de tamazight par la ruse est vaine et ruineuse. La n�cessit� d�une politique linguistique en coh�rence avec une politique �ducative est manifeste et pressante. Elle permet d�avoir une vision globale coh�rente de la situation linguistique du pays et des objectifs vis�s par �tape ainsi que l�int�gration de la demande linguistique et culturelle dans un syst�me �ducatif qui devra �tre lui-m�me sous-tendu par la volont� de construire un esprit rationnel et scientifique (savoir et savoir-faire) coupl� � une �thique citoyenne moderne (savoir-�tre). Cette politique linguistique fond�e sur le pluralisme linguistique, en harmonie avec le pluralisme politique, articulera les langues du domaine formel avec celles relevant du domaine personnel dans une vision int�gratrice comme fonctions sociales diff�renci�es� L�Alg�rie conna�t, r�sultante de son histoire, deux vari�t�s de langues parentes dans le domaine personnel : les vari�t�s de tamazight et celles de l�arabe alg�rien. Les vari�t�s de tamazight sont diff�renci�es alors que celles de l�arabe alg�rien le sont moins et fonctionnent comme des langues v�hiculaires dans tout le Maghreb. Ces langues doivent pouvoir �tre �tudi�es et d�velopp�es autant que possible. Elles doivent pouvoir �tre introduites progressivement dans certaines sph�res du domaine formel sans for�age. Les institutions universitaires et scientifiques doivent obligatoirement inscrire et publier des recherches (th�ses et m�moires) sur et dans ces langues notamment dans les instituts de langues arabe, tamazight et m�me des langues �trang�res (th�ses de science du langage, de sociolinguistique, et de linguistique�). Aujourd�hui, le CEMA (Centre am�ricain des �tudes maghr�bines), poss�de un plan de charge d��tudes linguistiques et sociolinguistiques du terrain alg�rien plus riche et plus consistant que toutes les universit�s alg�riennes r�unies (qui n�en ont aucun et sont extraverties)!
c) Les langues �trang�res Les langues �trang�res sont d�une n�cessit� imp�rieuse pour le d�veloppement �conomique et scientifique du pays. C�est le moyen le plus s�r et le plus rapide pour �tre en phase avec l��volution de la pens�e scientifique et philosophique dans le monde, car le monde dit arabe ne produit plus ni sa pens�e, ni sa science, ni encore moins son pain. Il a quitt� le monde du savoir depuis le XVIe si�cle, a tent� une reprise au XIXe si�cle dans cette fameuse Nahdha, puis est vite retomb� dans la l�thargie. Le renforcement de l�apprentissage/enseignement des langues �trang�res les plus proches de notre espace g�ostrat�gique et les plus d�velopp�es dans le monde (le fran�ais, l�anglais, l�espagnol, l�italien, l�allemand�) permet d�obtenir la documentation scientifique la plus r�cente en qualit� et en quantit� sans passer par le filtre d�formant et temporisant de la traduction, elle-m�me quasi inexistante dans le monde dit arabe. La ma�trise des langues �trang�res, pour notre nation, est une n�cessit� vitale pour se maintenir � jour dans le concert des nations. L�enjeu n�est pas national mais bel et bien international. La construction d�une soci�t� et d�une �conomie de savoir devient partout un enjeu vital. Le renforcement de la ma�trise de la langue arabe scolaire (institutionnelle) permet de faciliter la communication entre les scientifiques arabisants et francisants au profit de la nation. Il permet aussi la plus grande socialisation des savoirs scientifiques et de l�esprit rationnel dans la soci�t�. La mise en rapport de cette langue avec des contenus p�dagogiques rationnels de son histoire et de celle du monde d�velopp� contemporain ainsi que la modernisation des m�thodes de son enseignement, loin des rigidit�s id�ologiques, lui permet d��tre plus attractive pour les apprenants.
6 - La politique �ducative
Ainsi donc, en int�grant les �l�ments de la politique linguistique ci-dessus d�crits, une corr�lation sera �tablie entre la politique linguistique et la politique �ducative et culturelle de l�Etat. Le r�le de l��cole, trop ambigu et trop id�ologique dans la loi d�orientation de 2008, devra �tre recentr� sur (1) la formation de l�esprit rationnel et scientifique, comme fonction fondamentale, (2) la formation aux innovations technologiques et � la prodigieuse avanc�e des TIC, (3) la ma�trise des langues �trang�res, (4) l�ouverture d�esprit sur les diff�rences humaines et sur les cultures, (5) la formation � l�alg�rianit� dans sa pluralit�, (6) la formation au respect de l�effort et de la diff�rence, (7) la formation � la citoyennet� et aux libert�s individuelles�
7 - Propositions g�n�rales
Il a �t� signal� en introduction que la d�marche actuelle minimisait la gravit� de la crise de confiance des citoyens dans les cadres institutionnels de l�Etat rendus d�suets par l�autoritarisme et l�interventionnisme de l�ex�cutif. La politique de d�stabilisation continue de l�opposition politique a fini par la transformer en un cadre squelettique incapable de canaliser d��ventuels d�bordements populaires. Dans un contexte international de remise en cause radicale des r�gimes arabes, dont l�ent�tement de certains � vouloir perdurer, a caus� les pires d�g�ts aux soci�t�s et aux Etats, l�ex�cutif alg�rien d�signe une commission charg�e d�entendre ce qui a pu se passer depuis plus d�une douzaine d�ann�es ! Si l�id�e consiste � faire r�-adh�rer les citoyens aux cadres institutionnels y compris ceux de l�opposition, et � un processus de changement, il est urgent de mettre en place un v�ritable �lectrochoc politique :
1) Ouverture imm�diate du champ m�diatique lourd � l�opposition (� l�exclusion du terrorisme et � son id�ologie de r�f�rence, l�islamisme violent) ;
2) Dissoudre les institutions alibi mal �lues (l�APN) ;
3) Installer un gouvernement de transition nationale constitu� de comp�tences honn�tes et av�r�es ;
4) Ouverture de proc�s s�rieux sur les grands dossiers de corruption ;
5) Inviter une conf�rence nationale (une constituante) des principaux courants de l�opposition politique y compris celle se revendiquant du conservatisme et de la la�cit� moderne ;
6) R�daction d�un projet de nouvelle Constitution qui devra �tre soumis � d�bat public, puis soumis � r�f�rendum.
7) Cette Constitution devra �tre fond�e sur :
A. La mise en place d�un cadre constitutionnel et institutionnel qui permet � tous les Alg�riens de bien vivre dans leur pays et leur Etat ;
B. La n�cessit� de la p�rennit� du caract�re r�publicain, d�mocratique et social de l�Etat alg�rien ;
C. La s�paration des pouvoirs et leur �quilibre ;
D. La mise des forces arm�es et de s�curit� sous la responsabilit� des instances �lues et politiques ;
E. L�Etat de droit ainsi que la n�cessit� d�un Etat de citoyennet�, avec �galit� de tous devant la loi sans discrimination de sexe, de religion ou de conscience ;
F. Les libert�s d�opinion et d�expression, les libert�s de conscience et de confession, ainsi que les libert�s individuelles et collectives et les droits de l�homme ;
G. La limitation des mandats du pr�sident, et du champ de ses comp�tences ;
H. La reconnaissance aux Alg�riens de constituer des partis politiques et de briguer l�gitimement toutes les fonctions de l�Etat ;
I. La reconnaissance du droit des Alg�riens de constituer librement des associations � caract�re civil sans ing�rence de l�ex�cutif ou des services ;
J. La n�cessit� de proscrire toute violence pour l�accession ou le d�part du pouvoir ;
K. La pr�servation des religions de la manipulation politique en restreignant la comp�tition politique aux seuls programmes politiques sans r�f�rence religieuse (l�exemple du Soudan dont l�int�grit� a �t� remise en cause est � m�diter, la d�fense de la la�cit� par un islamiste connu comme Tourabi en dit long) ;
L. Une d�finition simple de l�identit� nationale fond�e sur l�alg�rianit� historique ;
8) Le gouvernement de transition, appuy� par l�ANP (non soumis � elle), supervisera toute l�op�ration jusqu�� l�organisation d��lections libres et d�mocratiques dans le cadre de la nouvelle Constitution et sous le contr�le d�instances internationales (reconnues d�mocratiques) et nationales (les partis politiques et les organisations syndicales repr�sentatives) ;
9) Proc�der � des �lections pr�sidentielles pluralistes et honn�tes sous supervision internationale et nationale dans les plus brefs d�lais. Ceci marquera la naissance de la deuxi�me R�publique alg�rienne d�mocratique et sociale o� les Alg�riens vivront en bonne intelligence les uns avec les autres nonobstant leurs diff�rences.
Conclusion
La posture politique des gouvernants, qui a toujours �t� sous l�empire de l�id�ologie vell�itaire arabe d�crite en introduction, a consist�, depuis l�ind�pendance, � contr�ler et soumettre la soci�t�, par la r�pression et la corruption, au d�sir du pouvoir �lev� au-dessus des lois de la R�publique et jouissant de l�impunit�. Cette posture g�n�rale a essuy� un �chec fracassant. Le n�o-patrimonialisme devra �tre d�finitivement enterr� et la soci�t�, avec ses diff�rents ressorts d�mocratiques et citoyens, devra �tre reconnue comme le v�ritable propri�taire du pays et de l�Etat pour le bien de tous. En souhaitant la paix, le d�veloppement, la prosp�rit�, et un avenir proche meilleur � la soci�t� alg�rienne soumise en permanence � des traumatismes profonds et multiples le long de toute son histoire, d�abord par des envahisseurs �trangers, ensuite, depuis un certain temps, par la mauvaise gouvernance de ses propres enfants.
A. D.
* Professeur de l�enseignement sup�rieur, universit� d�Alger 2. Directeur du Centre national p�dagogique et linguistique pour l�enseignement de tamazight/MEN Chercheur en socio-s�miotique.
* Cette contribution a �t� remise � la commission Bensalah.


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