Reconnu par l'ONU et une partie de la communauté internationale comme représentant du peuple libyen, le CNT a annoncé hier la naissance d'un gouvernement provisoire, quasi-identique à l'Exécutif précédent, pour diriger le pays. C'est juste un changement de nom ! Est-ce suffisant pour que l'Algérie reconnaisse officiellement le nouveau pouvoir à Tripoli ? Le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Moustapha Abdeljalil, a annoncé, hier à Benghazi, la formation d'un nouvel Exécutif provisoire, en attendant la proclamation de la libération totale du pays - des combats se poursuivant toujours dans plusieurs villes - qui marquera le début de la transition. Ainsi, un compromis aurait été trouvé pour satisfaire les parties opposées à cette démarche et qui ont fait capoter la réunion de samedi, à l'issue de laquelle la composition du gouvernement de transition avait été reportée en raison de désaccords internes. Pour rappel, la composition du gouvernement de transition, qui devait être annoncée le 18 septembre, avait été reportée sine die. “Nous appelons le peuple libyen à être patient, car l'heure de la libération approche. Le CNT et Mahmoud Jibril (chef de l'Exécutif) sont arrivés pendant les deux derniers jours à la conclusion de réformer l'Exécutif”, a déclaré Moustapha Abdeljalil lors d'une conférence de presse. Il a annoncé que Mahmoud Jibril reste à la tête de l'Exécutif et conserve son poste de ministre des Affaires étrangères, alors que celui-ci a indiqué au cours de la même conférence de presse qu'il avait présenté sa démission, laquelle a été rejetée par le CNT. “Hier j'ai présenté ma démission au Conseil national de transition. Ils ont jugé que ce n'était pas le moment et que cela pourrait affecter l'unité nationale”, a-t-il dit, avant d'ajouter : “J'ai pris cela en considération et, sur cette base, j'ai repris ma démission, mais elle deviendra effective à la libération du pays ". Moustapha Abdeljalil a souligné que “le CNT a effectué un certain nombre de changements ministériels au sein de l'exécutif”. Le titulaire du portefeuille du Pétrole, Ali Tarhouni, “est maintenu pour le moment” à son poste, a-t-il ajouté. Le ministre de l'Information et celui de la Défense conservent également leurs postes dans ce nouvel exécutif quasi inchangé. Indiquant que le poste du numéro deux de l'exécutif était supprimé, il a, par ailleurs, annoncé la création du poste de ministre des Martyrs et des Victimes de guerre. Apparemment, ce gouvernement provisoire n'est qu'un remake de l'exécutif du CNT car, contrairement aux informations du numéro deux du CNT et chef de l'exécutif, Mahmoud Jibril, qui avait affirmé qu'un accord avait été trouvé sur l'attribution de “nombreux portefeuilles” et que des femmes et des jeunes auraient la priorité pour des postes de vice-ministres, il ne s'agit que d'une copie modifiée de l'exécutif du CNT. Reste à savoir si l'Algérie, qui conditionnait sa reconnaissance du nouveau pouvoir à Tripoli par la formation d'un gouvernement provisoire, le reconnaîtra officiellement ? Ceci étant, le CNT, qui a été reconnu par l'ONU et une partie de la communauté internationale comme représentant du peuple libyen, avait annoncé, début septembre, qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection, au bout de huit mois, d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard.