Tripoli est passé sous contrôle des rebelles libyens. Les images de la prise de la maison de Kadhafi à Bab el Aziziya dans tripoli, d'où le leader libyen donnait ses discours, ont eu pour conséquence de précipiter la chute du régime, et ont charrié une cascade de reconnaissances internationales du CNT, comme nouvel interlocuteur officiel pour la Libye. La légitimité du CNT a été reconnue, à tour de rôle, par au moins 60 pays du monde. La France qui a joué un rôle cardinal dans ce conflit, a donné le ton à une reconnaissance internationale du CNT, en tant que porte parole des rebelles libyens alors même que la situation sur le terrain dans certaines villes clés libyennes restait confuse. La France a été le premier pays à reconnaître, dès février 2011, le CNT (Conseil national de transition), et est parvenue à convaincre l'OTAN et des pays arabes (Qatar, Emirats arabes unis) de lancer une action, après avoir obtenu l'aval de l'ONU - et persuadé Chine et Russie de ne pas user de leur droit de veto au Conseil de sécurité. L'Italie, en tant que pays membre de l'Otan, a, tout en reconnaissant le CNT, demandé le jugement de Kadhafi et de ses fils par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Six mois après, le Premier ministre britannique David Cameron a appelé le colonel Kadhafi à «arrêter le combat sans condition», dans une déclaration lundi. Pour Berlin, Kadhafi «a perdu toute légitimité». Un avis que soutient, l'UE. La «fin du régime de Kadhafi» se rapproche, a estimé lundi le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en appelant le dirigeant libyen à quitter le pouvoir «immédiatement». La Russie également, attend un transfert «imminent» du pouvoir aux rebelles en Libye. Dans la foulée des reconnaissances internationales, au tour du Tchad pays frontalier avec la Libye, où vit une importante communauté tchadienne, de reconnaitre le Conseil national de transition (CNT) comme «seule autorité légitime» du peuple libyen. Tous les voisins immédiats de ce pays, ont pratiquement reconnus le Conseil présidé par Abdeljalil, comme nouvel interlocuteur. A commencer par la Tunisie et l'Egypte, deux pays en transition pour avoir connu eux aussi la rébellion ayant abouti au renversement des régimes en place. Le gouvernement tunisien a reconnu le 20 août dernier le conseil national de transition libyen, comme étant le représentant légitime du peuple libyen. Une reconnaissance, tardive certes, mais salutaire pour Tunis qui, observait une neutralité prudente vis à vis des deux parties, justifiée par les relations de voisinage et les risques de débordement du conflit sur son sol. Le Maroc a reconnu également le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime de la Libye et le ministre des Affaires étrangères du royaume devait se rendre hier à Benghazi, muni d'un message de soutien au peuple libyen de la part du roi Mohammed VI. A coté des pays arabes engagés militairement dans ce conflit, le Koweït a annoncé lundi qu'il reconnaissait le Conseil national de transition (CNT) comme le représentant «légitime» du peuple libyen. «L'Etat du Koweït renouvelle son soutien au CNT, le seul et légitime représentant du peuple», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. En somme, presque la totalité des pays arabes à, l'image de la Ligue arabe qui s'est dite «totalement solidaire» des rebelles libyens. Son secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, s'est déclaré lundi «totalement solidaire» avec le gouvernement rebelle en Libye. L'Iran pour sa part, a «félicité» mardi le «peuple musulman libyen», en soulignant la nécessité de respecter les aspirations des peuples. La Chine quant à elle, a prôné une «transition stable du pouvoir» en Libye et dit être en contact avec le Conseil national de transition formé par les insurgés. Une déclaration qui constitue le signe clair que Pékin reconnait les rebelles comme les représentants légitimes de la Libye. A. R.