Plus de 50 000 manifestants participaient, hier, aux funérailles de l'opposant et dirigeant kurde Mechaal Tamo, assassiné la veille à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). “Les funérailles de Mechaal Tamo se sont transformées en une manifestation de 50 000 personnes appelant à la chute du régime” du président Bachar Al-Assad, a expliqué l'OSDH dans un communiqué. Mechaal Tamo, 53 ans, membre du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a été assassiné vendredi par des inconnus à son domicile à Qamichli, selon des militants. “Quatre hommes armés et masqués se sont introduits dans sa maison et ont tiré sur lui et son fils Marcel et une collègue”, qui ont tous deux été blessés, a expliqué l'OSDH. L'agence officielle syrienne Sana a affirmé de son côté que le responsable kurde avait été tué par des “hommes armés à bord d'une voiture noire qui ont tiré sur son véhicule”. Fondateur du Courant du Futur, un parti kurde libéral, Mechaal Tamo avait récemment été libéré après trois ans et demi de prison. Il avait rejeté une proposition de dialogue présentée aux partis kurdes par les autorités. À l'annonce de son décès, des milliers de manifestants kurdes étaient descendus dans la rue vendredi soir. Par ailleurs, des représentants de l'opposition syrienne sont attendus mardi en Russie, a indiqué hier une source officielle russe. Cité par l'agence Itar-Tass, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, a exprimé la disposition de son pays à accueillir les opposants syriens. “Nous sommes prêts à les rencontrer au ministère des Affaires étrangères. Probablement le 11 octobre s'ils parviennent à arriver à temps”, a déclaré M. Bogdanov. À Moscou, la délégation qui doit rencontrer les diplomates russes de manière informelle, sera constituée de “cinq ou six représentants de divers partis d'opposition”, a déclaré M. Bogdanov en marge d'un forum à Rhodes en Grèce. “Nous sommes prêts à entendre les arguments de l'opposition au régime de Damas et à leur exposer directement sans intermédiaire notre analyse et notre avis”, a-t-il ajouté. R. I./Agences