Doucement, mais sûrement, la question des énergies renouvelables s'affirme comme une alternative certaine pour l'Algérie. Le débat organisé par le Forum d'El-Moudjahid, qui n'a malheureusement pas drainé une foule en rapport avec l'importance du sujet, augure toutefois d'une grande participation au 2e Salon des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (ERA) qui se déroulera au Palais des expositions d'Oran du 19 au 21 du mois en cours. Ce salon, comme l'a annoncé sa présidente, Mme El-Mahdaoui Linda, est placé sous le haut patronage du chef de l'Etat et soutenu par le wali d'Oran. Il traitera essentiellement de la place des énergies renouvelables (réalisations et projets) dans la politique énergétique algérienne. Les énergies renouvelables sont considérées comme alternatives aux énergies fossiles, responsables des émissions de dioxyde de carbone, et donc du réchauffement climatique. Mohamed Rebbah, connu pour son militantisme en faveur de la préservation de l'environnement et l'un des animateurs du débat, a rappelé la volonté politique de l'Algérie dans ce domaine, expliquant que le potentiel techniquement exploitable en énergies renouvelables en Algérie est considérable. Il est vrai que la quantité des gisements est telle que des investissements rentables peuvent être envisagés pour leur développement. L'Algérie a des potentialités au plan scientifique et technologique pour la mise en place d'une industrie des énergies renouvelables. En Algérie, pense cet écologiste, la maîtrise de la consommation énergétique est devenue urgente en raison des besoins qui ne cessent de croître d'année en année. Ils concernent en premier lieu le secteur résidentiel, énergétivore du fait de l'extraordinaire évolution du parc logements et du secteur de l'industrie, où le système d'audit énergétique obligatoire et périodique a été installé. 60 projets déjà identifiés en Algérie Partant d'une volonté politique affichée, l'Algérie veut asseoir une stratégie de l'efficacité énergétique qui vise à réduire la consommation d'énergie. On en veut pour preuve cette annonce attribuée à Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, parlant de l'identification d'une soixantaine de projets dans le domaine des énergies renouvelables à même de propulser la production d'électricité à partir de ces énergies alternatives à 3 000 MW à l'horizon 2020. Cette déclaration, soutenue par une autre plus importante, prévoit même d'exporter vers l'Europe, en partenariat avec des acheteurs européens, 2 000 MW d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 et 10 000 MW à l'horizon 2030, si les conditions le permettent bien sûr. Le projet de développement des énergies renouvelables présenté, rappelons-le, en Conseil des ministres en janvier dernier, devrait, selon ses initiateurs, permettre à l'Algérie de produire 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables en 2020. La Pologne très intéressée Parmi les pays participant au 2e Salon international des énergies renouvelables, la Pologne sera présente en force avec une dizaine d'entreprises, a déclaré la présidente du Salon. Pour M. Jaroslaw Jaroszewicz, conseiller et chef de service de la promotion du commerce et des investissements à l'ambassade de Pologne en Algérie, cette manifestation permet de jauger le poids de la Pologne en Algérie. Il est question dans ce cadre de présenter GreenEvo, un projet du ministère de l'Environnement polonais, préparé pour promouvoir les technologies environnementales, et son objectif est de soutenir les entreprises polonaises impliquées dans le développement durable, des technologies vertes et des énergies renouvelables non polluantes et de promouvoir leur savoir-faire et leurs produits uniques sur les marchés internationaux. Le projet GreenEvo a été, selon le conseiller de l'ambassade polonaise, élaboré dans le cadre de la présidence par la Pologne de la Conférence des Nations unies sur le climat, qui s'est tenue en Pologne en décembre 2008. Cette conférence était un grand pas dans les négociations mondiales sur les changements climatiques. À noter que le premier salon international ERA, qui a rencontré un grand succès, a été organisé à Tamanrasset en octobre 2010. Pour le salon 2011, Mme El-Mahdaoui confirme la participation de 42 entreprises publiques et privées algériennes, alors qu'au plan international, le salon verra, outre les ministères polonais et néerlandais de l'Environnement, plusieurs missions économiques et 28 entreprises étrangères notamment de Pologne (10), Pays-Bas (7), Allemagne (3), Italie (3), Autriche, Espagne, Suisse, Egypte, Liban, avec une entreprise pour chacun de ces derniers pays. ALI FARÈS ben 14-10-2011 15:10