La formation entre dans le cadre de la coopération algéro-française dans le domaine. Des corps éparpillés un peu partout, des personnes bloquées sous les décombres et des bâtisses réduites en poussière. Cette scène apocalyptique est provoquée par un puissant tremblement de terre qui vient de frapper Alger. Rassurez-vous, ce n'est qu'une simulation, faite dimanche dernier, pour tester les capacités d'intervention de 12 pompiers, dont 6 français, candidats à l'obtention du Certificat de secours des débris niveau 3 (SDE3). Ce diplôme est délivré aux agents de la Protection civile spécialement formés pour intervenir en cas de séisme. Avant-hier, les stagiaires passaient l'examen pratique. Cette première tranche de l'épreuve consiste à mettre le stagiaire dans une situation réelle et voir sa réaction. L'épreuve débute à l'intérieur de l'Ecole nationale de la Protection civile d'El-Hamiz, à Dar El-Beïda. Une problématique est posée au candidat. L'énoncé porte sur un séisme qui a frappé Alger, le candidat doit localiser les lieux de la catastrophe, puis le repérer sur une carte. Les premières informations arrêtées, le stagiaire prend son équipe et va sur place. Avant de sortir, un briefing est tenu, où le chef de l'unité — ici le stagiaire — explique la situation à ses hommes. Pour l'épreuve, quatre sites sont choisis, dont trois situés dans la banlieue est de la capitale et le quatrième à El-Achour. Pour cet exercice, nous avons pris le site de Mohammadia, où nous avons suivi un candidat français. Une fois sur place, le pompier en spécialisation effectue une inspection des lieux. Ensuite vient le tour du choix des endroits pour installer une morgue, un lieu pour rassembler les victimes et un poste de travail. Les recherches peuvent commencer. L'exercice s'est effectué sans la brigade sinotechnique. Les pompiers n'ont que leur “flair” pour dégager les victimes des décombres. Désormais, la rapidité et la précision sont les maîtres mots de l'action des sauveteurs. Tout moment d'inattention peut être fatal aux victimes. En plus du souci de gérer l'opération de sauvetage, le candidat doit envoyer les informations recueillies sur place au poste de contrôle qui se trouve à l'école. Le candidat a cinq heures pour sauver 10 personnes. Les victimes hors de danger, le stagiaire revient à la base pour vérifier les informations qu'il a transmises, car les données servent à identifier les victimes et informer les familles. Ce sont là, en gros, quelques-unes des premières tâches que doit effectuer avec succès et dans les délais impartis un agent de la Protection civile chargé d'intervenir après un tremblement de terre. Mais ce n'est pas fini. Les opérations vont se poursuivre. C'est ainsi que l'examen ne prendra fin qu'aujourd'hui. Il sera suivi d'une évaluation écrite. Chaque candidat doit obligatoirement effectuer deux examens pratiques et les quatre “moins bons” pourront se racheter en effectuant un troisième examen sur le terrain. La formation entre dans le cadre de la coopération algéro-française dans le domaine. Le colonel Kamel Halaoui expliquera que “cette collaboration a pour objectif la formation de nos hommes et la spécialisation de nos hommes”. De son côté, le capitaine Samir Menioui précise que “le but de cette simulation est l'échange d'expérience entre les deux parties. Les Français sont performants en théorie. Le rôle de nos partenaires est de nous apprendre comment constituer un dossier de stage et les nouveaux modes de transmission. Ce dernier point consiste à nous apprendre à communiquer vite et bien”, explique-t-il encore. Le capitaine français Santini estime, pour sa part, que “de telles formations son bénéfiques aux pompiers français, car cela permet de tester leur capacité d'adaptation. Car chez nous, tout est réglé comme du papier à musique”. Après cette formation, l'Algérie comptera 18 pompiers spécialisés dans les interventions dans ce genre de catastrophes. DJAZIA SAFTA