Déjà récompensés par le prix Nobel de la paix, les acteurs du “Printemps arabe” ont obtenu le prestigieux “Prix Sakharov”. “Les cinq militants des droits de l'homme de la région ont été récompensés, notamment le Tunisien Mohamed Bouazizi, qui avait sonné le début de la révolte arabe en s'immolant. Ce prix, octroyé chaque année à un défenseur des droits de l'homme et de la démocratie, a choisi d'honorer outre Bouazizi, la militante égyptienne Asmaa Mahfouz, le dissident libyen Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi, l'avocate syrienne Razan Zeitouneh et le caricaturiste syrien Ali Farzat. Ces personnes ont contribué à des changements historiques dans le monde arabe et cette récompense réaffirme la solidarité et le soutien ferme du Parlement à leur lutte pour la liberté, la démocratie et la fin des régimes autoritaires”, a expliqué le président du Parlement européen, Jerzy Buzek. “Leur récompense est un symbole pour tous ceux qui travaillent pour la dignité, la démocratie et les droits fondamentaux dans le monde arabe et au-delà”, a-t-il ajouté. Asmaa Mahfouz, est l'une des fondatrices du “Mouvement des jeunes du 6 avril”, qui avait lancé l'appel à se rassembler sur la place Tahrir au Caire, mouvement qui a conduit à la chute du “pharaon” égyptien Hosni Moubarak. Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi, septuagénaire, est un dissident libyen qui a passé 31 ans dans les geôles de Kadhafi en raison de son opposition. Razan Zeitouneh, 30 ans, avocate, a dirigé des comités coordonnant la révolte en Syrie, qui ont fondé en août le Conseil national syrien de lutte contre le régime Asad. Enfin, Ali Farzat, un Syrien également, caricaturiste de presse gravement battu en août par les forces de sécurité syriennes qui lui ont cassé les mains pour ne plus croquer les Asad. “Je partage cette récompense avec tous ceux qui sont épris de liberté et de démocratie. Elles suscitent l'espoir dans l'avenir”, a déclaré le caricaturiste depuis le Koweït où il est en traitement, en dédiant sa récompense aux martyrs de la liberté. Les cinq lauréats recevront leur prix lors d'une cérémonie officielle, le 14 décembre à Strasbourg dans le siège du Parlement européen. Cette décision intervient trois semaines après un premier hommage symbolique rendu au soulèvement démocratique dans le monde arabe, via l'attribution du prix Nobel de la Paix à la jeune journaliste yéménite Tawakkol Karman. Parmi les anciens lauréats de ce prix, figurent l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, la militante birmane Aung San Suu Kyi, l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, tous trois également lauréats du Prix Nobel de la Paix, ou encore le dissident chinois Hu Jia. D. B. /Agences