RESUME : Krimo découvrit qu'elle avait un fils. Elle devint pâle en le voyant. Il ne savait plus si c'était la douleur ou le soulagement qui étreignait son cœur. Rabah sortit sur le perron et le chassa, croyant qu'il harcelait Ferroudja… -Ose encore ! - Une autre fois ! répliqua-t-il en reculant. Mais tu es prévenu… Elle est à moi… Je m'en fous des autres… Ce n'est pas parce que nous avons été séparés avant que je laisserai quelqu'un le faire encore une fois ! Rabah sembla surpris. - Ne me dites pas que Farid est votre fils ? Que c'est vous qu'elle a connu avant d'être mariée ? - Quoi ?... Fa… Farid… mon fils ? Non… Krimo tituba et tomba, sous le choc. Ferroudja fit un pas vers lui mais elle fut retenue par son fils. - Laisse-le ! C'est bien fait pour lui, lui dit-il. Ammi Rabah sait ce qu'il fait ! - Tais-toi… c'est ton père ! Le garçon la regarda. Il ne comprit pas tout de suite. - Mon père ? répéta-t-il. Mais tu me disais… L'enfant secoua la tête, se dégagea de ses bras et s'enfuit. Ferroudja ne sut que faire : aller relever Krimo ou tenter d'expliquer à son fils ? - Rentre Ferroudja ! lui demanda Rabah. Ne me dis pas que tu vas revenir sur tes promesses ! Pour un bon à rien !... Allez rentre ! Mais Ferroudja ne bougea pas. Elle était indécise. - On ne peut pas le laisser dans cet état, dit-elle en désignant du menton. Laisse-moi m'occuper de lui ! - Non ! Je vais le faire moi-même, je vais l'emmener et lui trouver un taxi, lui promit Rabah même s'il mourait d'envie d'aller lui asséner d'autres coups. Je vais tout faire pour qu'il quitte la ville tout de suite ! Mais rentre ! Ferroudja n'hésite plus. Elle prit son sac de voyage et entra dans la villa. Zohra, la femme de Rabah, l'accueillit. Elle était visiblement très inquiète. - Qui est ce fou qui a osé te suivre jusqu'ici ? Tu as eu peur Ferroudja ?... Viens t'asseoir… Je vais te chercher un verre d'eau. Tu es sûre d'aller bien ? Tu es si pâle ! Mais Ferroudja ne l'écoutait pas. Elle déposa son sac de voyage près du fauteuil où l'avait guidée Zohra, puis se dirigea vers la porte-fenêtre du salon donnant sur une partie du jardin et sur la ruelle. Comme il le lui avait promis, il l'aida à se relever. Krimo avait des difficultés pour marcher et Rabah le soutint. Ferroudja sortit sur le jardin et les suivit des yeux jusqu'à ce qu'ils disparaissent de son champ de vision. Elle ne rentra pas tout de suite. Elle partit à la recherche de son fils. Elle n'eut pas à partir bien loin. Farid se trouvait au fond du jardin, assis par terre, son chat blanc et noir sur les jambes. Il ne leva pas la tête quand elle s'approcha de lui. - Depuis quand tu me mens ? demanda-t-il. - Je t'ai menti parce que j'y étais contrainte, murmura-t-elle. Parce que tu voulais des réponses… - Tu m'avais dit qu'il était vieux ! - Mon mari… Enfin, celui à qui j'ai été mariée est vieux, reprit Ferroudja. - Je suis né quand ? - Ecoute, tu es encore trop jeune pour comprendre, mais quand tu seras en âge de comprendre ce que j'ai vécu, je te raconterai tout, lui promet-elle. - Mais l'homme de tout à l'heure, c'est mon père ? Dis ! - Oui. - Et Ammi Rabah, pourquoi il le frappait ? s'indigna le garçon. Il n'a pas le droit, c'est mon père ! - Ton oncle ne l'a pas reconnu, mentit Ferroudja. - Pourquoi il n'est pas resté ? Pourquoi Ammi Rabah l'a chassé ? - Il reviendra plus tard, lui promit Ferroudja. Rentrons maintenant… (À suivre) A. K.