RESUME : Lydia et Kamélia retournent à la maison. L'enfant croyait qu'elle ne reviendrait pas. Lydia s'efforce de garder le sourire et joue avec lui. Après avoir pris le thé, elle ne tarde pas. En rentrant chez elle, elle a le temps de faire le bilan. Si professionnellement, elle a réussi, elle peut dire que sa vie privée est vide… 53eme partie “Finalement, je n'ai rien, pense-t-elle, tout en entrant dans son appartement. À part des objets de valeur, je n'ai personne vers qui me tourner ! Personne sur qui m'appuyer.” Tout en se changeant, elle repense à ses espoirs fous lorsqu'elle avait cru pouvoir charmer Samir. Elle s'était compliquée la vie en voulant les séparer. Elle a conscience aujourd'hui encore qu'elle avait mal agi. Elle avait fait beaucoup plus de mal que de bien autour d'elle. Elle le regrettait. Le cœur serré, elle se dit que s'il lui était arrivé malheur, c'était entièrement de sa faute. Elle avait poussé à bout Zoubir. Elle ignore ce qu'il est devenu après sa sortie de prison. Elle ne veut pas le savoir. Enfin, elle se dit que s'il ne l'avait pas agressée et violée, Youcef ne serait jamais né. Un enfant né d'amour n'aurait pu être plus parfait. Elle se rappelle la première fois qu'elle l'a vu. Elle avait senti son cœur se serrer devant tant de beauté et de gentillesse. Qu'il soit le fruit de ses entrailles l'avait emplie de fierté. Toute la famille avait remarqué combien elle était aux petits soins après la circoncision faite par un collègue. Elle s'en était occupée avec amour, ne le quittant que le soir. Bien des fois elle avait été tentée de rester pour la nuit mais elle se savait de trop. Elle n'osait pas affronter Samir. Il ne la supportait pas. Elle ignore que lui aussi ne saute pas de joie en voyant son dernier cadeau. - Il n'y a pas de place pour jouer avec. Et dans quelques semaines, on retourne en France, dit-il. On ne pourra pas la prendre. Lydia en fait trop ! - Moi, j'aime bien, murmure l'enfant en se tournant vers sa grand-mère. J'ai toujours voulu en avoir une ! - As-tu dit à ta tante que tu en voulais une ? L'enfant hoche la tête. Houria est plus indulgente que sa fille et son gendre. - Elle voulait lui faire plaisir, dit-elle. Elle a dû coûter une petite fortune. - Elle en a les moyens, réplique Kamélia. - Peu de temps après votre départ, elle s'est ressaisie et, figure-toi ma fille chérie, qu'elle a toujours été présente pour moi, poursuit Houria. À chaque visite, elle m'offre des choses. Quand elle me trouvait malade, elle s'occupait de moi. Elle me soignait et si elle doutait, elle m'emmenait voir un spécialiste ! Elle a beaucoup changé. Depuis qu'elle a été agressée, elle est différente ! - Son agression aura eu un côté positif, glisse Kamélia. Apparemment, elle ne se consacre qu'à son travail. Elle n'a pas eu de prétendant depuis ? Houria secoue la tête. - Non. Je lui souhaite de rencontrer un bon garçon, dit-elle. Elle mérite d'être heureuse. - Qui ne le mérite pas ? Youcef, il est l'heure d'aller au lit. - Je m'en occupe, dit sa grand-mère en se levant. Finissez votre dessert. Dès qu'ils se retrouvent seuls, Samir se lève. - Je commence à m'impatienter ! Ta cousine en fait trop. - J'ai eu une discussion avec elle, le rassure-t-elle. Elle a promis de se tenir à distance. - Non, si on reste ici, elle va encore faire des siennes et qui sait quel genre d'idées, elle aura cette fois ! Je ne veux pas qu'elle brise notre famille ! - Ça n'arrivera pas, promet Kamélia. - Oui, je ne veux pas lui en laisser l'occasion. Je crois qu'on ferait mieux d'aller passer le reste des vacances ailleurs, dit Samir ou de rentrer chez nous ! Là-bas, elle ne pourra pas l'approcher. Kamélia y a aussi pensé. Seulement, elle n'a pas le cœur à repartir. Elle ne s'est pas rassasiée de sa mère, du pays… A. K. (À suivre)