Avec une cinquième défaite en huit rencontres dont trois à domicile, le Mouloudia d'Oran coule à pic ! Plus que la défaite et ses conséquences dévastatrices sur l'avenir proche du club en Ligue 1 professionnelle, c'est surtout ce qui en découle comme réactions violentes des supporters qui commence à inquiéter sérieusement les autorités locales. Le petit aperçu du courroux du public mouloudéen avait déjà fait sortir ce classique MCO-JSK de son cadre sportif dès sa 27e minute lorsqu'à la suite du second but kabyle signé Hemani, le côté droit de la tribune s'est révolté contre les semblants de dirigeants et de dignitaires coutumiers de la dénommée tribune d'honneur. L'impressionnant service d'ordre déployé avait, certes, dissuadé les ultras de faire dans la casse, aidé en cela par le contexte si particulier des fêtes de l'Aïd, mais cela n'a toutefois pas calmé toutes les ardeurs puisqu'un groupe de supporters s'est rendu le soir même au domicile du P-DG de la SSPA/MCO, Larbi Abdelilah pour “lui montrer de quel bois se chauffent les Hamraoua” et “l'exhorter à partir ainsi que ses acolytes qui sont en train de souiller l'histoire de ce club et le mener à sa perte”. Loin d'être des “actes isolés de supporters manipulés” comme tendent à le faire croire les actuels dirigeants mouloudéens qui, encore une fois, s'étaient cachés le jour du match et n'avaient nullement daigné se déplacer au stade Ahmed-Zabana laissant orphelins les joueurs et leur entraîneur, cette “colère populaire” grandissante au fil des journées de championnat et des défaites des Rouge et Blanc risque, d'ailleurs, de devenir incontrôlable et de causer l'irréparable. Exactement comme cela s'était passé aux lendemains tragiques de la rétrogradation historique du MCO un certain 26 mai 2008 de funeste mémoire lorsque les supporters en furie avaient mis Oran à feu et à sang trois jours et quatre nuits durant. La première défaite de la saison face à l'USM El-Harrach avait coïncidé avec le premier match de la saison, chose qui avait fait dire à certains qu'il était un peu trop tôt pour juger cette équipe. La claque reçue face au Widad de Tlemcen s'était déroulée à huis clos, donc à l'abri des regards d'un public qui n'aurait certainement pas laissé passer une telle déroute sans se faire entendre. Face à la JS Kabylie, dans un stade quasi déserté par des Oranais préoccupés par l'Aïd el-Adha, le contexte avait quelque peu calmé les esprits. “Jusqu'à ce mois de novembre, rien de vraiment grave ne s'était passé en dépit de l'avant-dernière place au classement général. Mais si le prochain match face à l'Entente de Sétif ne se déroulait pas à huis clos et qu'une autre défaite était par malheur enregistrée, comment ferait-on pour calmer encore une fois un public déjà bouillonnant ?” s'interroge-t-on déjà dans les hautes sphères dirigeantes de la wilaya d'Oran où, en ces temps de politique générale favorisant la si recherchée et tant espérée paix sociale, il semble bien que ce MCO soit devenu un ennemi public et une source de tracas. Des tracas qui devraient s'aggraver davantage avec cette grève des joueurs programmée pour aujourd'hui pour “réclamer les salaires impayés, dénoncer la politique catastrophique et l'inutilité des actuels dirigeants et alerter les autorités locales sur les conséquences désastreuses qui risquent d'en découler”. Rachid BELARBI AMER 08-11-2011 12:12