Cinq morts, trois Irakiens et deux soldats américains, sont venus s'ajouter à la liste des personnes tuées en Irak, alors que le Congrès américain a adopté lundi un collectif budgétaire de 87,5 milliards de dollars, essentiellement destiné à ce pays. Hier, un militaire de la coalition a été tué par l'explosion d'un engin artisanal à 10h10 locales (07h10 GMT). Un autre soldat américain a été tué et son camarade blessé dans une attaque à Tikrit, fief de Saddam Hussein, à environ 180 km au nord de Bagdad, a annoncé hier la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis. L'attaque à l'explosif a eu lieu lundi en début d'après-midi, a ajouté la coalition dans un communiqué. Selon un calcul basé sur un bilan précédent donné par le Pentagone, 141 soldats américains ont trouvé la mort dans des attaques en Irak depuis le 1er mai, date de l'annonce de la fin des combats majeurs par le président américain George W. Bush. À Kerbala, ville sainte chiite située à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad, une bombe a explosé lundi soir, tuant deux Irakiens et blessant quatre autres, a-t-on appris auprès de l'hôpital. Kerbala avait connu à la mi-octobre une vive tension entre chiites : une personne au moins avait été tuée dans des affrontements armés entre partisans du grand ayatollah Ali Sistani et ceux du chef radical Moqtada Sadr, qui avaient tenté de prendre le contrôle des mausolées de Hussein et Abbas. À Kirkouk, un juge irakien a été tué de deux balles dans la tête et son cousin blessé par les soldats américains qui ont ouvert le feu sur leur voiture, a annoncé la police irakienne. Aux Etats-Unis, le Congrès, à majorité républicaine, a adopté lundi un collectif budgétaire de 87,5 milliards de dollars essentiellement destinés à l'Irak, en faveur duquel la Maison-Blanche avait mobilisé toute son énergie. Après plus de six heures de débats, le Sénat s'est prononcé comme prévu en faveur de cette enveloppe pour l'année fiscale 2004 par un vote à main levée. Il a imité la Chambre des représentants qui l'avait entérinée vendredi. L'adoption de ce projet de loi, version harmonisée des textes votés respectivement par la Chambre et le Sénat, représente une victoire pour le président George W. Bush qui doit maintenant le promulguer. Dans un communiqué, M. Bush a indiqué que ce collectif allait “fournir l'appui essentiel pour faire de l'Irak un pays plus sûr” et “soutenir le peuple irakien” à réussir “la transition vers la souveraineté”. Cette enveloppe va également aider l'Afghanistan à “devenir un pays pacifié, démocratique et prospère, qui contribuera à la stabilité régionale”. Sur les 87,5 mds USD du collectif budgétaire, 64,7 milliards sont consacrés aux opérations militaires en Irak, et une aide de 18,6 milliards est dévolue à la reconstruction de ce pays. À Tokyo, le quotidien Nihon Keizai Shimbun, citant des sources gouvernementales, a indiqué que le gouvernement japonais avait décidé d'envoyer une première mission de reconnaissance de 150 soldats dans le sud de l'Irak, d'ici à la mi-décembre. Cette mission de reconnaissance de l'armée de terre préparera une base pour accueillir le principal corps expéditionnaire japonais — de 600 à 700 hommes — en janvier prochain, a ajouté le Nikkei. Le déploiement de l'armée nippone dans un pays où des combats font encore rage serait une première pour le Japon depuis la seconde guerre mondiale. K. A./ Agences Pas de troupes russes en Irak La Russie “n'envisage même pas” la possibilité d'envoyer des troupes en Irak, car les conditions pour une telle opération n'existent pas, a déclaré le président russe Vladimir Poutine au quotidien italien Corriere della Sera. “Pour le moment, nous n'envisageons même pas cette idée. Les conditions pour une participation militaire de la Russie ne sont pas réunies. Dès le début, nous étions opposés à une intervention militaire. Il serait incohérent et stupide aujourd'hui de dire que nous sommes prêts à envoyer des troupes”, a dit M. Poutine, attendu mardi soir à Rome. Le président russe se rend dans la capitale italienne pour un sommet UE-Russie et il sera également reçu par le pape Jean Paul II. M. Poutine a jugé qu'“il faut faire vite” en Irak et “rassembler absolument les efforts de la communauté internationale, afin de créer les conditions pour que le contrôle de la situation puisse passer au peuple irakien”.