Après leur succès lors de la semaine du web au Cyber Parc de Sidi Abdellah en avril dernier, les Startup Weekends sont revenues cette fois à l'Ecole supérieure d'informatique de Oued Semar (ESI), organisées cette fois par le club scientifique de l'école (CSE) du 17 au 19 novembre. De bonnes idées, de l'intelligence et une bonne ambiance. Startup weekends est une organisation internationale à but non lucratif basée à Seattle aux USA, qui a lancé depuis quelques années un évènement qui a désormais le vent en poupe dans le monde de l'entrepreneuriat. Il s'agit d'assister des développeurs, chefs d'entreprise, amateurs, marqueteurs, graphistes…à créer une startup (entreprise qui démarre) en seulement 54 heures chronos. À l'aide de coaches, des équipes se forment le premier jour autour d'idées “innovantes et réalisables” ; ils s'attellent ensuite, pendant 2 jours, à penser à tous les aspects de sa réalisation, développement, moyens, stratégie marketing et communication, logiciel, plan financier…etc. À la fin du dernier jour, les équipes constituées, ont seulement 5 minutes pour convaincre un jury (constitué de professionnels et spécialistes en gestion) que leur nouvelle entreprise est viable et prête à démarrer. Toutes ces étapes ont eu lieu entre la bibliothèque et l'amphithéâtre de l'ESI, dans une ambiance studieuse et détendue à la fois. Mohamed Bougaa, jeune diplômé de l'ESI et président du CSE, a été à l'initiative de cette nouvelle édition des Startup Weekends. “Au début, nous raconte-t-il, quand j'ai pris contact avec les organisateurs aux USA, on était à 40 jours seulement du jour J (la date est choisie par l'organisation international et est suivie par toutes les startup weekends qui s'organisent à travers le monde), ils m'ont alors dit que c'était trop court pour réussir, j'ai alors répondu que leur devise c'est de créer toute une entreprise en 54 heures, pourquoi cela ne serait-il pas possible pour préparer un évènement” et, selon l'avis général, le CSE n'a pas failli à sa tâche. Tout était prêt le 17 novembre pour accueillir des dizaines de participants, dont beaucoup de jeunes étudiants. Lieu de réunion, salles de travaille, restauration, coaches à disposition. Le CSE, qui a mobilisé plus d'une centaine de ses membres, a aussi réussi à faire parler de l'édition algérienne en la faisant classer première sur la page Twitter de l'évènement parmi des dizaines d'autres à travers le monde. Dix équipes ont finalement été constituées lors de ces Startup Weekends. La première est repartie avec 30 mois de prise en charge au niveau de l'incubateur de startup du Cyber Parc de Sidi Abdellah, qu'a offert l'Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques, représentée par la présidente de l'incubateur Rachâa Bejaoui-Chaouche. Selon quelques participants, ce prix est la raison principale de leur participation, une manière d'avoir lieu à eux où développer leur entreprise. “Le dossier à déposer, pour avoir droit à ces bureaux, ne mords pas souvent, nous avoue un des participants, donc on a trouvé ce moyen pour y accéder” mais pas seulement. Les premiers de la liste ont eu droit à des licences et des packs logiciels offerts par les partenaires ; le principal, Microsoft, étant aussi un partenaire "par défaut", a été présent sur plusieurs niveaux. Ceci dit, les jeunes participants étaient quand même lucides sur les limites de ce genre d'initiatives, qui, malgré de bonnes volontés, dénombre quelques couacs, comme l'utilisation de la langue française, certes pas imposée, mais pas critiquée par les coaches qui n'ont pas relevé que sur les 5 minutes de présentation finale, il fallait ajouter celles que faisaient perdre les difficultés linguistiques ou, du moins, encourager les candidats à s'exprimer dans la langue de leur choix. Aussi, certains membres du jury étaient des chefs d'entreprises déjà existantes, qui pouvaient clairement s'inspirer des idées nouvelles des équipes en compétition. Toutefois, pour plusieurs jeunes étudiants et jeunes participants, ils n'attendent plus qu'on les aide pour créer des entreprises, ils le font par leurs propres moyens, et pour passer au-delà des difficultés de création d'une entreprise en Algérie, certains n'hésitent plus à en créer…aux USA, à partir de leur chambre universitaire en Algérie. H.Y.