Objet de toutes les controverses, assimilée par beaucoup à un simple instrument de propagande et relais du pouvoir, la télévision algérienne, autre enjeu à quelques mois de la présidentielle, continue de susciter les inquiétudes des formations politiques, notamment dans sa manière de couvrir les activités partisanes. Interrogée jeudi 6 octobre à l'APN lors de la séance plénière consacrée aux questions orales par un député islamiste sur le concept du service public et les critères y afférents en matière de couverture médiatique, la ministre de la communication et de la culture, si elle n'a pas totalement désavoué le parlementaire n'en avait pas moins défendu bec et ongles le rôle “impartial” de “l'unique”. À ses yeux, “l'ENTV ne favorise personne.” “Si problème il y a, a-t-elle ajouté, il réside dans la loi sur l'information de 90. Cette loi est dépassée, il faut la réviser.” Elle rappelle dans le même contexte que les prérogatives du haut conseil à l'information, aujourd'hui disparu, n'ont pas été transférées au ministère de la communication. Non satisfait des arguments invoqués par la représentante du gouvernement, le député du MRN, au milieu d'une grappe de parlementaires, à peine une quarantaine, revient à la charge et demande pourquoi la télévision “sert” une seule personne, allusion sans doute à Bouteflika, et passe des structures non agréées, allusion au mouvement de redressement, en faisant l'impasse sur des partis légaux. Comme toute réponse, Khalida Toumi se contente d'un “moi aussi, je regarde la télé et c'est pas vrai”, avant d'ajouter un énigmatique : “On remercie la République qui nous paye pour exprimer notre opinion.” Interrogée en marge de la plénière, Khalida Toumi s'est refusé de s'embourber dans l'exercice de l'explication du concept du service public. “Je ne vais pas vous parler sur le sujet, car vous ne connaissez pas la loi sur l'information. Moi, je suis une mathématicienne bornée et puis n'en rajoutez pas, j'ai fait carême”, a-t-elle dit aux journalistes. “Il n'y a pas que le mouvement de redressement qui passe à la télé”, a-t-elle encore ajouté dans un accès de nervosité difficilement contenu. Khalida Toumi accuse aussi bien les députés que les journalistes de ne s'intéresser qu'aux “questions de hef (bluff)”. Il est à rappeler, par ailleurs, que près de 14 questions ont été programmées. L'APN reprendra ses travaux lundi prochain. KARIM KEBIR Le lapsus de Zerhouni A une question d'un député sur la délimitation de la frontière entre la commune de Babar dans la wilaya de Khenchela et la commune de Ben Guecha dans la wilaya d'El-Oued, le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Yazid Zerhouni, a indiqué que la commission de wilaya mixte a désigné une commission technique composée de notables de la région, des directeurs des biens de l'Etat et du cadastre et des présidents des deux APC pour “définir les traces qui ne posent pas problème”. Dans un lapsus qui lui a visiblement échappé, Zerhouni a justifié : “on n'a pas voulu utiliser la violence.” K. K.