Les accidents de la circulation, premier facteur de mortalité en Algérie, causent annuellement 4 000 handicapés à vie, soit 10 % sur les 40 000 blessés qu'enregistrent les services de sécurité. 60 % des victimes du terrorisme routier, soit 24 000 personnes sont prises en charge dans des centres de rééducation fonctionnelle sur des périodes allant de 3 à 12 mois, voire plus, pour les cas lourds. En ce sens, le centre d'Azur Plage de Zéralda, à Alger, représente une référence en matière de prise en charge des personnes handicapées et victimes de la violence routière. Raison pour laquelle, la Gendarmerie nationale a entrepris une louable initiative en direction de ces personnes afin de marquer une halte. L'action sera supervisée par les éléments des Escadrons et des brigades de sécurité routière (ESR et BSR). Ces motocyclistes n'ont pas été désignés fortuitement. Selon le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, “ces gendarmes sont les premiers à arriver sur les lieux du sinistre. Ils travaillent au quotidien sur tous les axes routiers et constatent en temps réel les infractions dues généralement à l'excès de vitesse et à la conduite dangereuse. Leur présence aux côtés des victimes dans ce centre, se veut une manière de sensibiliser les automobilistes à respecter le code de la route, mais aussi à compatir avec leurs familles”. À travers cette opération, la GN enchaîne directement sur la Journée mondiale de la prévention routière. Une coïncidence que le CGN voudrait faire fructifier afin d'interpeller les consciences, notamment des gens qui mettent leur vie et celle des autres en danger. D'ailleurs, cette action est entreprise en collaboration avec l'association Tarik-Essalama. Il faut savoir que sur les 2 millions de handicapés que compte l'Algérie, pas moins de 300 000 sont des handicapés moteurs. Les autres catégories sont recensées par pathologies, à savoir près de 80 000 handicapés auditifs, 175 000 visuels, 168 000 handicapés mentaux, 86 000 polyhandicapés, 600 000 autres atteints de maladies chroniques, 500 000 personnes non répertoriés et plus de 30 000 handicapés non déclarés. Du coup, les handicapées moteurs occupent un taux élevé avec près de 45% sur l'ensemble de la population handicapée en Algérie. Pris en charge à travers 180 centres spécialisés et autres structures d'accueil étatiques et privées, les handicapés souffrent notamment du suivi médical, de la scolarisation (près de 15 000 élèves touchés par les handicaps), et de l'absence de mécanismes leur permettant d'intégrer le monde du travail et bénéficier de l'égalité des chances. Raison pour laquelle, le gouvernement a décidé de lancer une enquête nationale sur le handicap en Algérie. FARID BELGACEM