Le handicap moteur vient en tête avec 44%, suivi du handicap lié à la compréhension et à la communication (32%) et le handicap visuel (24%) l Le handicap dû aux accidents de la route est parmi les plus lourds et les plus onéreux. Près de deux millions de personnes en Algérie vivent avec un handicap, dont 284 073 handicapés moteurs, 73 937 handicapés auditifs, 173 362 visuels, 167 331 handicapés mentaux, 85 611 polyhandicapés, 626 711 ayant des maladies chroniques, 505 299 personnes ont d'autres handicaps et 29 380 handicapés non déclarés. Certains handicaps, qui représentent 28% de l'ensemble, sont selon les spécialistes héréditaires ou dus à des atteintes congénitales. D'après les résultats d'une enquête nationale à indices multiples (MICS3), menée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en collaboration avec l'Office national des statistiques (ONS) et plusieurs agences onusiennes en Algérie. Les accidents et les blessures sont également à l'origine de 16,7% des handicaps. Les résultats de cette enquête ont révélé que 14,2% des handicaps sont dus à des maladies infectieuses, 12,5% à des effets de la vieillesse, 7,9% dus à des violences psychologiques ou physiques et 2% à des traumatismes d'accouchement.La répartition par âge du taux de la population souffrant d'un handicap congénital montre que chez les personnes âgées de 0 à 19 ans, ce type de handicap atteint 65%, alors qu'il est de 34,1% chez la population âgée de 20 à 59 ans et de 18,5% chez les 60 ans et plus. Le handicap lié aux accidents et aux blessures atteint 17,5% dans la tranche d'âge 60 ans et plus, 16,7% chez les 20-59 et 3,5% chez les 0-19 ans, selon la même étude qui révèle que les hommes sont sensiblement plus touchés par ce type de handicap que les femmes. L'examen de l'âge du handicap montre que 25,6% des handicaps remontent à la naissance, 11,4% à la petite enfance (moins de cinq ans), 15,7% à la période allant de 5 à 18 ans et 41,3% à la période de 19 ans et plus. La proportion de la population ayant déclaré avoir un handicap qui diminue ses activités quotidiennes s'élève à 2,5%. Cette prévalence atteint 2,8% chez les 20-59 ans alors qu'elle est de 13,2% chez les 60 ans et plus. Le handicap moteur vient en tête avec 44% suivi du handicap lié à la compréhension et à la communication (32%) et le handicap visuel (24%). A noter que l'enquête en question a concerné quelque 30 000 ménages à travers les différentes régions du pays. Par ailleurs, il est important de signaler que la plus grande frange de cette population souffre d'un handicap suite à accident de la circulation, un nombre qui ne cesse d'augmenter alors que la prise en charge reste encore insuffisante. Le manque de centres spécialisés dispensant des soins spécifiques ne permet pas à ces victimes des accidents de la route de pouvoir se réinsérer. Ces victimes traînent souvent après leur hospitalisation de graves séquelles ne leur permettant pas d'avoir une vie normale. Pour le Pr Amnouche, chef de service à l'Etablissement hospitalier spécialisé en médecine physique et rééducation (EHS) d'Azur Plage, interrogé à ce sujet par l'APS à l'occasion de la célébration, le 3 décembre, de la Journée mondiale des handicapés, le handicap dû aux accidents de la route est parmi les plus lourds et les plus onéreux pour l'Etat. Il a précisé que les fractures cervicales, dorsales et de la moelle épinière conduisent à des handicaps lourds et à des paralysies irréversibles, en signalant que l'EHS reçoit tous les deux mois trois nouveaux cas. Les victimes sont souvent jeunes et atteintes sérieusement suite à un accident, voire une paraplégie. Ces cas sont généralement hospitalisés entre 3 à 6 mois pour une intervention chirurgicale, des soins, une rééducation et un suivi médical avant de signaler que l'EHS prend en charge 7000 malades annuellement qui souffrent de différents traumatismes, fractures et handicaps dus aux accidents de la route, d'hypertension artérielle et de malformations congénitales. 900 cas, tous âges confondus venant de différentes régions du pays, sont hospitalisés dans cet établissement. Il a ainsi appelé à la création de centres spécialisés dans la prise en charge de ce type de personnes.