Les 300 travailleurs algériens, exerçant au tunnel T4 de l'autoroute Est-Ouest à Constantine, maintiennent leur décision de grève, entamée lundi dernier, alors que les négociations sont au point mort. Un débrayage qui n'a pas pour autant paralysé le chantier puisque, selon nos informations, le maître d'ouvrage du DPN (direction du projet national) a pris la décision de lancer les travaux à l'intérieur des deux tunnels, une opération qualifiée à haut risque par les grévistes en raison de l'absence des ingénieurs qui assurent le contrôle qualité et suivi. “Les opérations de ferraillage, de coffrage ou encore de réalisation de radiers qui nécessitent une certaine maîtrise se font actuellement sans aucun contrôle, ce sont des travaux définitifs. En d'autres termes, nos ingénieurs ne pourront pas réexaminer le travail achevé. Nos contrôleurs vérifient notamment la qualité du béton, sa température et sa manipulation, et en cas de problème, cela aura de graves conséquences sur la structure en béton des tunnels. Et contrairement aux déclarations des responsables de l'ANA (agence nationale des autoroutes) leurs ingénieurs ne sont présents que de 8h à 16h, alors que les ouvriers travaillent, eux, 24 heures sur 24”, nous a confié un ingénieur gréviste. Selon lui, cette imprudence viendrait de la part du maître d'ouvrage qui avait alors conseillé aux Japonais de prendre le risque en maintenant les travaux. Pour rappel, les travailleurs algériens de l'entreprise japonaise Cojaal, activant au tunnel T4, dans ses deux parties nord et sud (Aïn Bouziane (Skikda) et Zighoud-Youcef (Constantine), sont en grève illimitée depuis lundi dernier, suite à l'échec des négociations avec l'administration au sujet de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles. DRISS B.