Cette année, la pression du clasico est sur Barcelone, qui ira se mesurer samedi prochain au stade Bernabeu à un Real Madrid “nouvelle formule” et leader, pour le choc entre ces deux monstres espagnols qui peut déjà s'avérer décisif pour le championnat d'Espagne. Le FC Barcelone, s'il perdait à l'occasion de cette 16e journée de Liga, se retrouverait en effet à six points des Merengue, ceux-ci comptant par ailleurs un match en retard par rapport aux Catalans, ce qui, dans le cas d'une victoire Merengue, porterait l'écart entre le Real et le Barça à neuf points. Le clasico de samedi prochain est donc lourd d'enjeux, d'autant qu'il charrie aussi tout le passif de la saison dernière, que le Real Madrid de cette année souhaite de toute évidence solder. Depuis la saison dernière et en comptant la double confrontation de cet été en Supercoupe d'Espagne (remportée par le Barça (2-2 ; 3-2), les Merengue n'ont en effet réussi à faire plier qu'une seule fois les Blaugrana : en finale de Coupe du Roi (1-0, but de Ronaldo en prolongation). Sur les six confrontations restantes, les Blancs auront dû endurer trois matches nuls et trois défaites. La plus humiliante de toutes reste sans aucun doute la fameuse “manita” de novembre dernier (5-0 au Camp-Nou), dont l'ombre planera encore incontestablement sur le match de samedi. Mais depuis, la différence de niveau entre le Barça et le Real semble s'être considérablement réduite, une évolution que ne confirme pas que le seul classement. En témoignent aussi les récentes déclarations de Jose Mourinho, reconnaissant que cette saison, “le Real possède un collectif plus fort”. Pas plus tard que samedi, après la victoire des Blancs contre le Sporting Gijon (3-0), l'entraîneur du Real soutenait ainsi : “L'équipe joue bien et est désormais capable de gagner de différentes manières : elle gagne des matches sur sa seule qualité, d'autres grâce à l'implication de certains joueurs, d'autres encore en jouant le contre”. Par rapport à la saison dernière, les Blancs ont effectivement enrichi leur palette : d'une équipe très physique et procédant par contres, ils ont évolué vers une formation ayant l'embarras du choix entre attaque placée et contre-attaque foudroyante. La confirmation du réveil de Benzema, en pleine forme depuis le début de saison (7 buts en Liga), et le recentrage efficace de Sergio Ramos qui fait aux côtés de Pepe un arrière central hors pair, sont quelques-uns des ingrédients de cette version “new look” du Real. Côté Barça, les qualités essentielles et le fonds de jeu n'ont évidemment pas bougé. L'équipe a même encore densifié son milieu de terrain par Thiago et Fabregas, ce dernier parvenant particulièrement bien à s'associer avec le démiurge du jeu Blaugrana, Messi. Reste à découvrir la grande inconnue de ce clasico : le système de jeu que choisira “Mou” pour se confronter aux Blaugrana. Même s'il n'a évidemment rien révélé, la préférence du Portugais semble aller à un milieu à trois, qu'il avait déjà utilisé pour venir à bout de Valence cette saison (3-2). “J'aime bien ce trident, même si le mot ne me semble pas très approprié, parce qu'il a une connotation trop défensive”, avait expliqué le Portugais après la victoire à Mestalla. “Je préfère ‘triangle de pression' car cette dénomination fait plus justice aux occasions que nous arrivons à générer au milieu”, avait conclu Mourinho en faisant allusion à l'association Xabi Alonso-Khedira-Lassana Diarra. Samedi prochain, une bonne partie du clasico se jouera sans doute au milieu, cette zone de vérité où le défenseur Pepe reconverti la saison dernière en “faucheuse” avait échoué et où le “triangle de pression” du nouveau Real devra réussir.