“Très prochainement et même avec notre argent, nous n'aurons plus la possibilité d'importer les quantités que nous voulons, il va falloir nous orienter vers la production de lait végétal comme le lait de soja”. Deux filières stratégiques, l'aviculture et le lait, seront rassemblées au Centre des conventions d'Oran (CCO), les 14 et 15 décembre pour la 3e édition du Salon international de l'aviculture et du lait “Sial”. Organisée par l'association interprofessionnelle de l'aviculture en collaboration avec le groupement avicole Ouest et des représentants du Comité national interprofessionnel, cette manifestation professionnelle regroupera une cinquantaine de participants venus d'Algérie, de Chine, de Belgique, d'Allemagne, de France et d'Italie, entre éleveurs, équipementiers, producteurs d'aliments, etc. Alors que la consommation de viandes blanches par an et par habitant n'excède pas les 12 kg, tandis que pour le lait, cette consommation est de 100 litres par habitant annuellement, les professionnels et les représentants des filières avicoles et du lait souhaitent à l'occasion de ce salon, lancer des débats autour de la survie de leurs activités. En effet, les organisateurs ont décidé en marge du salon proprement dit, de consacrer une demi-journée à des communications et des débats sur les enjeux économiques mondiaux et nationaux, la dépendance alimentaire de l'Algérie, les prix des viandes blanches et la progression du marché informel. Les initiateurs de ces rencontres entendent également, en regroupant les professionnels, lancer un appel pressant aux agro-industriels nationaux, et ce, pour les sensibiliser aux défis qui attendent les filières de l'aviculture et du lait. Ainsi nous apprenons auprès des organisateurs du salon que dans un proche avenir l'Algérie ne sera plus en mesure d'importer de la poudre de lait. L'Algérie est devenue le premier importateur à l'échelle mondiale, car la FAO va sous peu imposer des quotas aux pays exportateurs pour limiter la dépendance alimentaire des pays du tiers monde : “Très prochainement, et même avec notre argent nous n'aurons plus la possibilité d'importer les quantités que nous voulons, il va falloir nous orienter vers la production de lait végétal comme le lait de soja”, ajoute un représentant de l'Association interprofessionnelle de l'aviculture (Aipa). Et de souhaiter dans cet ordre d'idées que les grands industriels de l'agroalimentaire investissent dès maintenant dans le développement de cultures alternatives, pour faire face aux besoins en protéines de la population. L'argument chiffré est donné par le président de l'Aipa, qui affirme que pour produire 1 litre de lait de vache, ce sont plus de 2.25 m2 de terres qui sont nécessaires, alors qu'avec la même surface, l'on peut produire jusqu'à 4L de lait issus de graine de soja. Quand on sait que les éleveurs de vaches de lait restent toujours confrontés à la question du foncier agricole, plus de 80% d'entre eux sont hors sols, les essais faits en laboratoires en Algérie sur le lait végétal peuvent être une solution. De même pour l'aliment de volaille dont les intrants sont tous issus de l'importation, des appels sont encore lancés pour la mise en place de la culture alternative au maïs notamment. D. LOUKIL