Le 3e Symposium sur la nutrition avicole, organisé par l'Association interprofessionnelle des productions animales (AIPA), qui s'est tenu samedi matin à Oran, a à nouveau mis en avant la situation de crise qui perdure dans la filière avicole .En effet, le coût des importations de la matière première, entrant dans la ration alimentaire des poulets de chair, plombe les éleveurs, puisque essentiellement composée de maïs et de soja. Chaque année, l'Algérie importe 2 millions de tonnes de maïs et 500 000 tonnes de soja pour les besoins de la filière avicole à des prix qui, sur les marchés mondiaux, ne cessent de connaître des hausses. Pour l'éleveur algérien, un quintal de maïs lui revient à 4 000 DA. Un coût que nombre d'éleveurs font répercuter sur le prix de vente du kilo de viande blanche. Aujourd'hui, et compte tenu de cette hausse de la facture d'importation, l'AIPA préconise la substitution du maïs par du blé pour la nutrition des volailles. D'ailleurs, en collaboration avec l'institut de Mascara, un protocole expérimental de substitution a été mené et s'avérerait positif comme expliqué par le chef de département recherche et développement du groupe Lactamel. Mais les résultats présentés lors de ce symposium devraient obtenir une validation scientifique quant au protocole expérimental mené, ce qui ne nous a pas été expliqué. Pour les quelque 10 000 éleveurs de la filière avicole, c'est là une perspective qui reste encore à l'état embryonnaire et qui, surtout, va remettre en cause des intérêts économique importants. Par ailleurs, l'autre question qui a été abordée par des participants, c'est l'impératif de structuration et d'organisation des professionnels de la filière avicole. Celle-ci est minée, nous dit-on, par des éleveurs informels soit 40% du total de l'activité, qui sont aussi à l'origine de la dérégulation du marché avicole. L'autre situation de fait de lobbying et d'importation, que des éleveurs aimeraient remettre en cause, est celui de l'importation de ce qu'on appelle les re-prochères, c'est-à-dire des volailles destinées à la production d'œufs de poulet de chair. L'Algérie en importe, chaque année, 3 millions et d'aucuns s'interrogent pourquoi cette production n'a jamais pu se développer ici malgré des tentatives de certains investisseurs dans le domaine. Pour 2011, les éleveurs redoutent une année catastrophique avec des pertes records, ce sont 2 000 emplois qui sont menacés et de demander, dans la foulée, l'effacement des dettes des éleveurs de la part de la Badr.