Azzedine Aït Djoudi évoque le communiqué du bureau fédéral de la FAF dans lequel il a été décidé de mettre fin à ses fonctions à la tête de l'équipe Olympique. Un communiqué qui fait état d'un rapport dans lequel le chef de la délégation algérienne au Maroc, M. Benhamza, n'a pas ménagé Aït Djoudi qui lui répond dans cet entretien avec la même “gentillesse”. Liberté : Tout d'abord une réaction peut-être par apport au communiqué du Bureau fédéral dans lequel il est mis fin à vos fonctions à la tête de l'équipe nationale Olympique des JO 2012 ? Azzedine Aït Djoudi : De toute façon, du point de vue contractuel, je savais très bien que ma mission était finie à la tête de la sélection Olympique depuis la défaite face au Nigeria. Les choses étaient claires dans ma tête car j'avais un contrat d'objectif avec l'EN. Et comme l'objectif de la qualification aux Jeux olympiques de Londres n'est pas atteint, il est tout à fait normal que je quitte mon poste. À ce propos donc, le communiqué de la FAF est tout à fait logique mais seulement sur ce point. Mais le communiqué du Bureau fédéral parle d'échec des Olympiques lors de ce tournoi préolympique alors que vous avez toujours soutenu le contraire ? Je persiste et je signe, notre élimination n'est pas un échec. C'est une compétition où nous n'avons pas pu atteindre les demi-finales c'est vrai, comme quatre autres équipes. C'est une compétition où ce n'est pas forcément le meilleur qui passe, la preuve nous avons battu le Sénégal mais ce dernier est passé en demi-finale. En outre, moi je pose la question : est-ce que la consécration du Gabon était attendue ? Personne ne donnait cher la peau des Gabonais lors de cette compétition. Qui a parié sur la victoire du Real face au Barça, pourtant les Madrilènes étaient favoris sur le papier n'est-ce pas ? C'est pour vous dire que le football n'a jamais été une science exacte. Il faut savoir aussi que j'ai pris le train en marche, j'étais limité par les considérations de l'âge et surtout par le fait que les joueurs que j'avais entre les mains ne jouaient pas souvent pour ne pas dire jamais dans leurs clubs respectifs, notamment les titulaires. En un mot : ils n'avaient pas de temps de jeu suffisant. Ils soufraient d'un déficit flagrant en matière de compétition, ce qui est apparu tout au long du tournoi. Les clubs algériens n'ont pas joué le jeu à ce titre, ils n'ont pas aidé cette équipe en lui fournissant des joueurs compétitifs. D'ailleurs, le BF reconnaît implicitement que je n'avais pas toutes les conditions pour réussir puisqu'il reconnaît que les joueurs sélectionnés souffraient d'un déficit énorme en matière de compétition officielle. C'est une expérience et une leçon à retenir. Maintenant, cela ne sert à rien de revenir là-dessus, il faut préparer l'avenir et éviter de tomber dans le même piège. À ce titre, je préconise qu'on dispose d'un championnat local où les jeunes jouent plus souvent. Comme ça, on pourra garantir l'éclosion d'une équipe forte et compétitive à la fois. C'est facile de faire porter le chapeau à Aït Djoudi mais il y a des vérités que personne ne peut nier. Ceci dit, je répète encore une fois que j'assume pleinement la responsabilité de cette élimination. Le communiqué du BF fait référence à un rapport jugé négatif de M. Benhamza, membre du BF et chef de délégation au Maroc lors du tournoi ? Franchement, certains ont du culot. M. Benhamza est venu en touriste au Maroc, n'assumant même pas son rôle de soutien à l'équipe. Il me paraissait même déconnecté de la compétition. Alors comment aujourd'hui peut-il raisonnablement et décemment rédiger un rapport et avancer des choses qui n'ont pas favorisé la qualification. Je me demande pourquoi M. Benhamza n'a rien dit sur place, pourquoi avoir caché ces choses pour ensuite les mettre dans un rapport après coup ? Pour moi, ce rapport ne vaut rien du tout. Cependant, je veux aussi ajouter quelque chose. Allez-y ? l Je dois, en revanche, rendre hommage au président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua qui personnellement et je dis bien personnellement, a tout fait pour aider l'équipe. Il a effectivement offert toutes les conditions de préparation à l'équipe, et il m'a beaucoup soutenu. J'ai appris beaucoup de choses auprès de lui. C'est quelqu'un que je continuerai à estimer. Maintenant que vous êtes libre, peut-on savoir votre prochaine destination ? Après une telle expérience, je préfère me reposer auprès de ma famille. J'ai des contacts en Algérie et au Maghreb, mais il n'y a rien de concret. Votre nom revient avec insistance du côté de l'USMA, qu'en est-il au juste ? Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a rien de concret. N. T.