Les spécialistes du domaine touchant à l'entreprise au sens global du terme ont choisi d'aborder la question de l'ISO 26000 lors de la Conférence internationale organisée hier à l'hôtel Sheraton à l'initiative conjointe du CJD (Club algérien des jeunes dirigeants algériens), de l'ANDPME et de la GIZ (Coopération technique allemande). Sous l'intitulé : “Développement durable : la responsabilité sociétale des entreprises levier de croissance pour les PME” ; la rencontre a permis à des acteurs issus de différents organismes privés et étatiques de connaître et prendre conscience de la pertinence d'adopter cette norme qui implique le développement durable dans ses différentes déclinaisons constituant l'environnement de l'entreprise (notion environnementale, notion du commerce équitable et la notion économique). Beaucoup de choses ont été dites, expliquées de manière exhaustive au cours de la première journée de cet événement qui se poursuivra encore aujourd'hui. Nous en retiendrons, en substance, un besoin imposé par le marché qui pourrait justifier une démarche volontaire de la part des entreprises. L'on s'interrogera alors ; sont-elles initialement enclines à s'investir dans des concepts quelque peu éloignés de la réalité actuelle du marché ou de l'économie algérienne ? “Pas si éloignés que ça”, répondent nos interlocuteurs qui ont été parmi les principaux intervenants lors de cette rencontre argumentant que “la RSE traduite par la norme Iso 26000 constitue une facteur d'attractivité financière pour l'entreprise et améliore son image et sa crédibilité, anticipe sur la réglementation et fait gagner des points de croissance”, dira l'un des intervenants appuyé par ceux qui ont suivi “cette norme ne constitue aucun danger pour l'entreprise algérienne comme on peut l'imaginer mais ne fera que la fortifier davantage vis-à-vis de ses partenaires étrangers de plus en plus exigeants sur les aspects liés au développement durable déterminant la pérennité de l'entreprise”. Et de poursuivre : “Ce n'est pas une course de vitesse, le processus mettra du temps pour que l'on puisse enfin en ressentir les effets mais l'amorce est nécessaire.” Seulement voilà, l'intégration de cette norme apparaît pour l'heure comme “un luxe” que seules les entreprises d'envergure peuvent se permettre parce que cela suppose un coût. Raison pour laquelle l'implication des établissements financiers est primordiale. Mais qu'en est-il réellement en Algérie, un pays où l'informel occupe une grande place en termes économiques ? Seules deux entreprises ont adhéré au projet-pilote qui, aujourd'hui, fait l'objet d'un encouragement des pouvoirs publics allant jusqu'à financer le coaching des entreprises intéressées. “Il faudra bien commencer quelque part”, comme l'a si bien souligné M. Bendaoud Djenidi, DG de QCM (Quality Consulting Management) soutenant que “l'impact économique est indéniable”. Reste, cependant, à trouver les moyens de convaincre des entreprises qui aujourd'hui ont déjà du mal à intégrer le code de bonne gouvernance. “La norme Iso 26000 en elle-même n'est pas certifiable mais renvoie à des initiatives certifiables. Elle peut se mesurer par un rapport émanant de GRI qui englobe des indicateurs RSE”, trancheront les adeptes de ce concept novateur. Nabila Saïdoun