Dressant un bilan lié au dernier trimestre de l'année en cours et qui correspond à la période de sa mutation à Constantine, Mustapha Benaïni, chef de Sûreté de wilaya de Constantine, qui s'est exprimé récemment sur les ondes de la radio locale Cirta FM.” “Depuis mon installation à la tête de la wilaya de Constantine en septembre, mon premier souci était d'abord l'identification de la situation, ce qui m'a permis d'effectuer une étude sur le terrain du tissu urbain dans les différents quartiers et cités de la ville et dresser les statistiques sur les moyens humains et matériels, et les moyens d'intervention susceptibles de nous permettre d'assurer la sécurité des biens et des citoyens de la ville. De là, des priorités en été dressées dans l'ordre. Le but est de réaliser le maximum de résultats et éviter le travail anarchique et spontané. Il fallait d'abord délimiter les points noirs sur lesquels nous devions axer l'essentiel de notre travail et c'est en ça que consiste le travail de la police moderne. Le but étant de réduire la criminalité et d'assurer la sécurité des citoyens et les biens de la ville”, dira le chef de la sûreté de wilaya. Parlant statistiques à l'appui sur les résultats réalisés par ses services en matière d'arrestation, l'intervenant dira que “les chiffres ne donnent pas matière à inquiéter. Nous pouvons même dire qu'il n'y a pas de grands phénomènes sécuritaires dans notre wilaya” ! avancera t-il. Avant d'étayer ses dires avec des chiffres : “Nous avons enregistré 1654 délits mineurs dont 507 ont été résolus. 711 personnes étaient impliquées et traduits devant la justice. Alors que 262 ont été placés en détention provisoire en attendant d'être jugés. A la lumière de ces statistiques et on faisant une analyse différentielle, nous pouvons dire que la situation sécuritaire dans la wilaya s'est sensiblement améliorée, grâce notamment à la grande présence de la police à travers la ville, mais cela ne saurait être efficace à 100%, sans la complicité du citoyen qui doit faire preuve de responsabilité en dénonçant toute tentative malveillante aux services concernés afin de limiter le champ d'action des jeunes délinquants”. S'agissant du phénomène de la drogue, M. Benaïni fera le constat suivant : “Constantine, à l'instar de toutes les grandes villes, doit lutter contre ce phénomène qui porte atteinte à la santé de notre jeunesse. Nous n'avons pas pour principe de combattre ce fléau seulement par la répression et la traduction devant la justice, nous accomplissons un grand travail de proximité en sensibilisant et en faisant prendre conscience à notre jeunesse des dangers des stupéfiants. Nous considérons ces jeunes, spécialement les primaires, comme des malades et non comme des truands. Nous réfléchissons, pour cette frange de la population, à la création d'une cellule d'écoute et de sensibilisation formée de spécialistes. Sur un autre volet, nous veillons à la stricte application des lois en vigueur vis-à-vis de tous ceux qui seront impliqués dans les affaires de drogue : trafiquants, dealers et transporteurs de ce type de marchandise prohibées. Comparativement à la taille de la ville qui compte un plus d'un million d'habitant, nous avons enregistré 57 affaires de drogue dans lesquelles sont impliquées 74 personnes dont 69 ont été condamnés à la détention provisoire. La quantité globale saisi, estimée 500 grammes de kif, n'est pas importante puisqu'elle était destinée à la consommation et 1166 comprimés hallucinogènes.” Abordant le registre de la criminalité, M. Benaïni Mustapha précisera : “S'agissant de ces délits on peut les classer en 3 catégories : le délit mineur, le délit moyen et le délit majeur. Le délit mineur ne connaît pas l'ampleur qu'on veut parfois lui attribuer. Nous enregistrons de temps à autre dans certains points isolés des cas que nous réglons sans grandes difficultés. Les points noirs de la ville se situent dans les quartiers de la vieille ville, dans la périphérie et même dans les quartiers huppés et les nouvelles cités, la nouvelle ville Ali-Mendjeli par exemple. Toutes ces données vont nous permettre de dresser une stratégie qui nous ouvrira la voie sur les moyens à mettre en œuvre pour sécuriser la ville.” En conclusion, M. Benaïni, premier responsable de la Sûreté nationale de la wilaya de Constantine dira : “Si l'on tient compte de toutes les statistiques en notre possession, nous ne pouvons qu'être optimistes, la situation dans la wilaya de Constantine n'inquiète pas et tous les efforts que nous entreprenons en collaboration avec tous nos cadres et tous les citoyens responsables et conscients ne peuvent que faire reculer la criminalité et le banditisme dans une ville reconnue pour sa culture et son éducation.” Djamel TARACHE