Sortant une nouvelle fois de son mutisme, le régime de Bachar Al-Assad a saisi l'ONU jeudi pour défendre sa cause en affirmant que deux mille de ses soldats ont été tués par les terroristes depuis le début des troubles dans le pays en mars dernier. Le gouvernement syrien a indiqué jeudi qu'au total 2 000 hommes de l'armée et des forces de sécurité avaient été tués au cours des neuf mois de troubles. Dans une lettre adressée jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU et au Conseil des droits de l'homme, Damas a reproché à la Commission internationale des investigations d'avoir traité la crise syrienne de manière “non professionnelle et sélective, avec des motifs politiques”. Selon la même source, cité par l'agence de presse officielle Sana, “malgré la mort de 2 000 hommes de l'armée tués par des groupe armés, certains ne sont pas convaincus par les faits et refusent d'y croire”. Plus de 5 000 Syriens ont été tués depuis l'éclatement des heurts en mars, selon les Nations unies. Dans sa lettre, la Syrie a souligné que ce qui se passe dans son pays à l'heure actuelle n'est pas un mouvement de nature pacifique. Damas a indiqué que les rapports des Nations unies étaient liés à certains programmes qui visaient à saboter la Syrie et à y intervenir manu militari sous l'enseigne de la protection des civils. Le gouvernement syrien a également accusé les Nations unies de fermer les yeux sur les violations des droits humains par les groupes armés, lesquels profitent du soutien et de la couverture médiatique pour saboter la Syrie et tuer son peuple. Le gouvernement syrien a envoyé ce message au moment où une délégation de la Ligue arabe est arrivée jeudi en Syrie pour préparer le déploiement des observateurs étrangers aux termes d'un plan de sortie de crise conclu entre les deux parties. Les autorités syriennes ont confirmé avoir formé un Comité d'investigation judiciaire indépendant, neutre et honnête pour enquêter sur tous les crimes commis durant les troubles qui perdurent et pour punir les auteurs. Le gouvernement est prêt à coopérer avec un comité d'enquête international dès que le comité syrien aura obtenu des résultats tangibles. Plusieurs militaires et de nombreux civils ont été tués vendredi dans les deux attentats suicide à la voiture piégée qui ont visé des bâtiments des services de sécurité à Damas, a annoncé la télévision publique syrienne. Par ailleurs, “plusieurs militaires et un grand nombre de civils ont été tués dans deux attentats, commis par des kamikazes à bord de voitures piégées, et visant un siège de la sécurité de l'Etat et une des branches des services de sécurité”, a indiqué hier la télévision syrienne. “Les premiers éléments d'enquête font porter la responsabilité sur Al-Qaïda”, selon un bandeau défilant à l'écran. Selon des témoins, les deux attentats ont eu lieu dans le quartier de Kafar Soussé. Une voiture a tenté de forcer l'entrée de l'enceinte du siège de la sécurité de l'Etat et une autre a explosé devant un bâtiment des services de sécurité dans le même quartier. Ces attentats, sans précédent depuis la guerre entre le président Hafez Al-Assad et les Frères musulmans dans les années 1980, sont intervenus au lendemain de l'arrivée à Damas d'une mission chargée de préparer la venue des observateurs de la Ligue arabe. Ces observateurs doivent suivre l'application d'un plan de sortie de crise après plus de neuf mois d'une révolte contre le régime violemment réprimée. Merzak T./Agences