On consacre un tiers de notre vie à dormir, et pourtant le sommeil est un sujet qui comporte encore de vastes zones d'ombre. Que se passe-t-il quand on dort ? Pourquoi rêvons-nous ? Comment mieux dormir ? En route pour le pays des songes Chaque soir, les symptômes sont toujours les mêmes : bâillements irrésistibles, picotements dans les yeux, réflexes ralentis, frissons... Autant de signes qui nous indiquent que le marchand de sable n'est pas loin. Après une journée où tous nos sens ont été en éveil, où notre cerveau est resté en alerte constante, où nos muscles n'ont cessé de travailler, le sommeil devient alors une "activité" indispensable. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, dormir ne consiste pas à ne rien faire, loin delà ! Un, deux, trois sommeils Si l'on se glisse sous la couette au moment où les signes de fatigue apparaissent, il nous faut 10 à 15 minutes pour tomber dans les bras de Morphée. Tout au long de la nuit, 4 à 5 cycles de sommeil vont se succéder, contenant chacun trois types de sommeil : léger, profond et paradoxal. Pendant la première phase intermédiaire, dite de "sommeil léger de type 1", nos muscles se relâchent, notre conscience décroche. Une étrange sensation d'apesanteur, semblable à un flottement entre deux eaux, nous envahit. Derrière nos paupières closes, on voit parfois défiler au ralenti des images bizarres, comme distordues : les spécialistes du sommeil les appellent images ou hallucinations hypnagogiques. La tension artérielle et le rythme cardiaque diminuent. Parfois, un muscle se relâche un peu plus vite qu'un autre, et il nous arrive alors de sursauter. On peut aussi avoir la désagréable impression de tomber : c'est la baisse de pression artérielle dans l'oreille interne, là où se situe le sens de l'équilibre, qui en est la cause. À poings fermés On se coupe ensuite un peu plus du monde extérieur pour entrer dans un stade de "sommeil léger de type 2" pendant lequel un claquement de porte pourra nous réveiller, puis on aborde rapidement le stade de sommeil "profond" ou "lent". Les életroencéphalogrammes montrent en effet qu'à ce stade, l'activité électrique du cerveau produit des ondes lentes et amples. Bien que notre corps soit immobile, nous conservons un certain tonus musculaire et nous pouvons serrer les doigts, d'où l'expression “dormir à poings fermés”. Le système hormonal, de son côté, entre en activité. Au début de la nuit, le corps sécrète des hormones de croissance en grande quantité, nécessaires à la regénération de nos tissus cellulaires. Sous nos paupières closes, nos yeux demeurent immobiles, notre respiration et les battements de notre cœur ralentissent. Notre température interne se met à chuter tandis que celle de notre peau s'élève.