Ces projets vont générer 475 emplois, pour une wilaya où le taux de chômage est le plus élevé du pays. Comme à la veille de chaque échéance politique d'importance, les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou viennent encore une fois de déterrer le sensible sujet de l'investissement dans la région, et ce, en organisant une rencontre à l'occasion de laquelle le premier magistrat de la wilaya, qui intervenait devant une quinzaine d'investisseurs locaux dont les projets viennent enfin d'aboutir après de longues péripéties, promet une fois de plus toutes les facilitations à ceux qui veulent investir dans la wilaya de Tizi Ouzou, dont il disait vouloir faire une région attrayante pour l'investissement. à l'occasion, et comme preuve du couronnement par le succès des “colossaux efforts” déployés par les autorités à l'effet de booster l'investissement, le premier magistrat de la wilaya cite l'aboutissement de 15 nouveaux projets d'investissement, que le Comité d'assistance à la localisation, à la promotion de l'investissement et de la régulation du foncier (Calpiref) a agréé lors de sa réunion du 14 décembre 2011. Ces 15 projets consistent en une unité de transformation de viande, une unité de production de briques, une unité de production de lait et dérivés, une unité de transformation de bois, deux unités de torréfaction de café, une unité de production d'aliments de bétail, une unité de fabrication de pièces mécaniques et une imprimerie industrielle. Selon le communiqué de la wilaya, ces projets totalisent un montant d'investissement de 2,1 milliards de dinars. En termes d'emplois, ces projets ne généreront en tout et pour tout que 475 postes. Ce qui reste très en deçà des attentes de la population de cette région où le taux de chômage est sans doute le plus élevé sur le territoire national. Y a-t-il donc matière à crier victoire ? Pour le wali de Tizi Ouzou, le Calpiref aura à examiner prochainement 105 autres dossiers d'investissement. Donc, à présent, c'est plutôt la dynamique enclenchée qui compte. Une dynamique, juge-t-il, qui a été rendue possible grâce aux différentes mesures prises dans le cadre du développement de l'investissement, notamment les dernières d'entre elles décidées par le gouvernement et qui portent principalement sur l'octroi de gré à gré des terrains destinés à l'investissement. Un gré à gré qui donne lieu à un abattement sur le montant de la redevance locative à raison de 90% en période de réalisation et de 50% en période d'exploitation. C'est à ce titre d'ailleurs qu'une surface de 88 154 m2 a été attribuée aux 15 projets agréés. Mais ceci suffit-il pour booster l'investissement ? Si c'est le cas, il y a lieu de s'interroger pourquoi seuls 15 projets sur les 33 dossiers déposés ont été validés par le Calpiref ? Pourquoi aussi la wilaya de Tizi Ouzou n'accuse-t-elle pas seulement un retard énorme en matière d'investissement mais, pire encore, subit-elle un réel désinvestissement ? Si aux yeux de la population ceci relève d'une politique orchestrée en haut lieu, pour le wali de Tizi Ouzou c'est plutôt le contexte sécuritaire, les entraves administratives et l'état des zones d'activités et industrielles ne favorisant pas l'implantation de projets qui sont à l'origine de cette situation. C'est à ce dernier titre d'ailleurs que le premier magistrat de la wilaya a annoncé la création de deux nouvelles zones industrielles à Tizi Ghennif et Souamaâ avec des surfaces respectives de 105 ha et 370 ha, ainsi que la réhabilitation de la zone d'activité de Tadmaït, tout en rappelant que 6 zones d'activités de la wilaya ont déjà bénéficié d'opérations de réhabilitation. Il y a lieu de souligner qu'en attendant que ce discours sur la promotion de l'investissement, à chaque fois ressassé dans les réunions officielles à Tizi Ouzou, se traduise par du concret, la population de la région continue de ressentir le seul impact, et c'est évidemment le plus négatif, de l'impopulaire plan de transport de la ville de Tizi Ouzou, qui a transformé en calvaire, voire même en véritable cauchemar le quotidiens de centaines de milliers de citoyens. SL.