La décision sera entérinée lors d'une assemblée générale prévue juste après la fête de l'Aïd. La grève des enseignants du secondaire semble faire des émules. Leurs collègues de la formation professionnelle leur emboîtent le pas et décident d'une grève illimitée à partir de décembre. C'est du moins ce qu'ont annoncé, hier, les membres du bureau de l'Union nationale des fonctionnaires de la formation professionnelle lors de la conférence de presse organisée, hier, au siège du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) auquel ils sont affiliés. “Nous demandons une augmentation de salaire de 100%”, réclament les travailleurs de ce secteur estimant avoir, autant que leurs collègues de l'Education nationale, le droit à cette revalorisation, eu égard à la mission pédagogique qui les rassemble. Les enseignants de la formation professionnelle sont répartis en trois catégories : les professeurs d'enseignement professionnel dont le salaire de base n'excède pas les 9 000 DA, les professeurs spécialisés en formation type 1 et type 2 qui, respectivement, touchent des salaires de base de 11 000 et 12 000 DA. Les travailleurs, en définitive, tablent surtout sur les allocations familiales et autres primes pour pouvoir arrondir leurs fins de mois sans tendre la main. “Pour ce mois de ramadan, à titre d'exemple, nous nous en sortons très mal. Comment rester dignes devant une injustice pareille ! Avec des salaires misérables, nous nous sentons comme des sous-citoyens. Il s'agit de notre survie. Il n'est pas question, désormais, de rester les bras croisés”, ont commencé par expliquer les animateurs de la rencontre pour décortiquer, ensuite, point par point, chacune de leurs revendications. Outre l'augmentation des salaires, la pomme de discorde entre le ministère et les travailleurs semble bien se situer au niveau de la gestion des œuvres sociales. “Avant l'année 1994, la gestion des œuvres sociales était centralisée. Les syndicalistes se sont longuement battus là-dessus pour obtenir gain de cause”, a assuré le chargé de la communication de l'Union, sans pouvoir expliquer les raisons de ce recul par rapport à cet acquis. “En mars dernier, le ministère et le syndicat des travailleurs, section UGTA, se sont réunis pour décider de la centralisation de la gestion des œuvres sociales. Non seulement ils n'ont pas daigné nous donner des explications. Mais, même dans le PV qui a sanctionné cet accord, il n'existe aucun argument valable à cette décision”, a-t-il dénoncé. Et d'ajouter : “Les travailleurs refusent la centralisation et ils l'ont exprimé à travers des pétitions transmises au ministère. Eu égard au nombre important des travailleurs mécontents, le ministère s'est engagé à geler cette centralisation, mais sans tenir ses promesses.” Pour se faire entendre, l'Union a organisé un sit-in devant le siège du ministère pour dénoncer, entre autres, toutes les intimidations auxquelles font face les travailleurs, selon eux, pour leur simple appartenance syndicale, Snapap plutôt qu'UGTA. Déterminés donc à aller jusqu'au bout à travers une grève illimitée, l'Union compte mener d'autres actions, telles qu'ester le ministère en justice pour non-respect de la réglementation en vigueur concernant la gestion des œuvres sociales. N. S.