Les étudiants du centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset, Hadj-Moussa Ag-Akhamoukh, sont en grève illimitée depuis plus d'un mois. L'opacité imposée par les responsables a malheureusement exacerbé le problème des étudiants, qui ont décidé de ne plus rejoindre les amphithéâtres jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. “Nous avons adressé plusieurs lettres de doléances à la direction où sont énumérés tous les problèmes des étudiants. En vain. Aucune suite ne nous a été donnée”, se désole Bika Bidari, étudiant en 3e année des lettres et langue arabes. Et de préciser : “Nous ne demandons pas l'impossible pourtant. Nous leur avons exigé d'ouvrir le concours de magistère au profit des licenciés de l'ancien système, notamment dans les filières des sciences juridiques et administratives, de sociologie et de psychologie. Mais ils font toujours la sourde oreille et continuent à cultiver l'incompétence par leur indifférence permanente. Les étudiants n'ont plus confiance en ces gens qui n'ont pas un tantinet de crédibilité.” “S'ils ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités, qu'ils cèdent la place à ceux qui veulent travailler”, fulmine-t-il. “On nous a gavés par des engagements jamais honorés. On a l'impression d'étudier dans un établissement secondaire où toutes les commodités nécessaires pour les recherches sont inexistantes. Absence de laboratoires pour les étudiants en sciences de la matière. Une bibliothèque pauvre en ouvrages. Manque de spécialités. Absence de sorties scientifiques et stages pratiques pour les étudiants des filières techniques... Ce sont autant de points soulevés dans notre plate-forme de revendications. Chaque année, le même scénario se reproduit. On ne veut plus se laisser étourdir par le mirage de leurs promesses”, s'écrie pour sa part Faradji Tahar, étudiant en 4e année des sciences juridiques et administratives, avant d'ajouter : “Le centre universitaire de Tamanrasset est devenu un perpétuel chantier où l'on s'est arrogé le droit de déambuler avec des chiens en laisse. à qui nous plaindre quand on sait que toutes ces anomalies se passent sous le regard complice des services de sécurité”. Mohammed Ouled Elbarka, quant à lui, n'a pas manqué de soulever le manque de classes ayant poussé certains étudiants en géologie et ceux des sciences de la matière à étudier dans la salle des prières du centre. “Ils sont au courant du problème malheureusement. Sincèrement, on n'a plus envie de dialoguer avec ceux qui ne suggèrent pas des solutions.” Du côté de l'administration, l'on a démenti entièrement ces faits, et le directeur du centre a, en présence de tous les chefs de service, expliqué que “les étudiants n'ont aucune raison de durcir le ton, puisque toutes leurs doléances sont prises en charge. Les laboratoires seront bientôt opérationnels ainsi que la bibliothèque électronique dont le taux d'achèvement est à 100%. Nous avons un déficit énorme en matière d'enseignants de rang magistral. C'est pour cette raison que nous n'avons pas lancé d'autres spécialités nouvelles. Mais cela va se faire incessamment”. “Nous avons élaboré deux cahiers des charges pour insérer d'autres spécialités en sociologie cette année”, enchaîne le doyen de l'institut des sciences humaines, Khalfi Abdelhalim. De son côté, le directeur des études à l'institut de géologie et des sciences de la matière, Reggadi Ahmed, a tenu à préciser qu'“aucun cours depuis l'ouverture de l'année universitaire n'a été dispensé dans la salle des prières. Nous avons un manque en matière de laboratoires certes mais pas en classes pédagogiques. Les portes de l'administration sont ouvertes pour le dialogue constructif. Mais c'est décevant d'exposer des problèmes sans se donner la peine de se présenter aux réunions tenues pour les résoudre”. R.K.