Les conférenciers ont saisi cette opportunité pour revenir sur l'histoire et la place qu'occupe la sociologie dans notre pays, tout en soulignant le rôle de cette branche de la science dans la vie d'une nation. “À quoi sert la sociologie ?” est le thème de la première journée d'étude organisée, hier après-midi, par le club scientifique du département de sociologie de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa et à laquelle ont assisté de nombreux étudiants et chercheurs universitaire en la matière. La rencontre qui se veut un cadre de débat et de formation a été l'occasion pour les conférenciers de revenir sur l'histoire et la place qu'occupe la sociologie dans notre pays, tout en soulignant le rôle de cette branche de la science dans la vie d'une nation. Ainsi, M. Rachid Bessaï, enseignant à l'université de Béjaïa, qui abordera “le parcours de la sociologie en Algérie”, fera savoir que “c'est en 1971, année des réformes universitaires, que la sociologie est entrée dans l'Université algérienne pour devenir une discipline scientifique, alors qu'aujourd'hui on compte quelque 32 départements de cette filière dans le pays”. Pour le conférencier, la sociologie n'a jamais été libre en Algérie, car elle est toujours contrôlée par le pouvoir. “Nous avons une sociologie d'Etat qui, tellement sous-estimée, que nos meilleurs sociologues ont été contraints de quitter le pays pour exercer ailleurs”, dira-t-il d'un ton désolé. En outre, l'orateur notera avec regret “le recul de la sociologie en Algérie, à tel point que le diplôme en la matière est dévalorisé”. Avant de conclure que “la sociologie ne trouve pas de solutions, mais peut faire des propositions”. Et de paraphraser le célèbre sociologue français Pierre Bordieu : “La sociologie répond aux besoins sociaux.” De son côté, M. Ahcène Zerrouk, enseignant à l'université d'Alger et consultant de recherche au Centre de recherche en économie appliquée et de développement (Cread), expliquera que “la sociologie est un régulateur dans la société. Elle est plus qu'une science, un contre-pouvoir, voire une autorité”. Revenant sur le rôle de la sociologie en Algérie, l'orateur tient à souligner que “cette dernière n'arrive malheureusement pas à franchir les murs de l'université”. Selon lui, le problème réside dans le fait qu'on “a fait deux Révolutions (agraire et industrielle), sans pour autant parvenir à faire la révolution culturelle”.