C'est jeudi que le lancement de ces journées, dédiées au 7e art jordanien, ont été ouvertes, à 17h30, à la Cinémathèque algérienne, pour prendre fin aujourd'hui à la même heure et au même endroit. Organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, en partenariat avec la Royal Film Commission de Jordanie, cette manifestation se veut un pont culturel entre deux capitales : Alger et Amman. Elle fait suite entre autres aux journées cinématographiques du cinéma algérien, qui se sont déroulées en juillet dernier dans cette ville, et où trois longs métrages algériens ont été présentés. C'est également l'occasion de faire découvrir au public algérien le cinéma jordanien qui “connaît une progression remarquable. (…) La Jordanie est ainsi de plus en plus présente dans les rendez-vous internationaux, où ses réalisateurs ont glané plusieurs distinctions”, est-il mentionné dans le dépliant distribué à l'entrée de la salle de cinéma. Pour la première journée, deux films ont été projetés : un court et un long. Le premier, Bahiya et Mahmoud de Zaïd Abu Hamdan (14', 2011), relate l'histoire d'un vieux couple qui donne l'impression qu'il vit sans amour et sans tendresse. Il se dispute sans cesse ; chacun ne supporte plus l'autre et le fait sentir à sa manière. Mais un incident fait inverser la vapeur. Et là, le spectateur découvre que derrière ces scènes de ménage quotidiennes, une certaine affection lie ce couple. Les disputes, c'est leur manière d'affirmer leur existence. Un film qui fait sourire par l'approche un tantinet humoristique, pour raconter une situation dramatique qui prend de l'ampleur dans les sociétés arabes, à savoir la solitude des personnes âgées. Quant au second film présenté jeudi, Villes transit” de Mohammed Hushki (70', 2010), c'est un drame social. Après plus de quatorze ans aux états-Unis d'Amérique, Laila (Saba Mubarak) retourne au bercail. Elle cache son divorce à sa famille. Elle découvre avec stupéfaction que sa ville a “complètement changé sans vraiment changer”. Elle ne retrouve plus les repères d'avant son départ. Elle a l'impression d'être dans une jungle. Si elle pensait qu'elle allait retrouver paix et tranquillité, ce sera plutôt le contraire. Elle doit affronter une réalité qui lui échappe. Une réalité “truffée” de contraintes diverses, qui lui fait comprendre que son retour est loin d'être une sinécure. à travers le personnage de Laila, le réalisateur s'intéresse à l'histoire de la Jordanie et traite différents sujets de société d'actualité (la montée de l'islamisme, le choc des cultures, la perte de certaines libertés individuelles…). Il aborde également les sociétés arabes en crise : économique, culturelle, identitaire. Des images vraies, sans fioritures. Le film commence dans un poste de police où se trouve Laila suite à une dispute avec son locateur. En attendant que son père vienne la récupérer, elle déroule le film de sa vie, en fait une partie, celle de son retour. C'est avec une certaine subtilité, sans outre mesure, que le réalisateur aborde les faits sociaux qui minent la société jordanienne d'une part, et les sociétés arabes d'autre part. Où la femme, même au XXIe siècle, ne peut vivre sa vie sans tenir compte du qu'en dira-t-on, et rendre compte de chaque fait et geste, surtout quand elle ne fait pas partie du moule. A.I. Programme d'aujourd'hui : - Talons aiguilles de Fadi Hadad (19', 2009) - Captain Abou Raed d'Amin Matalqa (102', 2007)