ALGER - Les journées du film jordanien ont débuté, jeudi soir à la cinémathèque d'Alger, par la projection du film "Villes transit" du réalisateur Mohammed Al Hushki. Dans son film, Mohammed Al Hushki, qui a remporté plusieurs prix dont celui du meilleur critique lors du dernier festival de Dubaï, relate l'histoire de Leïla Kamel Abdelhamid qui est rentrée à Amman pour retrouver ses proches après avoir quitté son mari avec qui elle a vécu 14 ans aux Etats Unis. En plus de son choc suite à son divorce, Leïla découvre que tout a changé dans sa ville où elle se sent étrangère et s'aperçoit que les habitudes de ses habitants ont beaucoup changé. Le réalisateur décrit, dans son œuvre, la souffrance de Leïla qui tente de trouver stabilité et bien-être dans cette ville où elle se sent perdue. Etant incapable de s'intégrer dans cette localité devenue étrangère à ses yeux, Leïla, encouragée par son père, n'a d'autre choix que de repartir aux Etats-Unis. Cette première œuvre du réalisateur Al Hushki qui n'a pas nécessité un grand budget, car s'inscrivant dans le cadre des projets du Royan film commission, a été fortement appréciée par les critiques. Les principaux rôles de ce film, projeté lors de plusieurs festivals arabes, ont été interprétés par Mohamed Kabani, Chafika Tal et Ali Maher. La soirée d'ouverture a également été marquée par la projection du court-métrage "Bahia et Mahmoud" du réalisateur Zayd Hamdane. "En dépit de la jeune expérience du 7ème art en Jordanie, il existe une grande volonté de le développer", a indiqué, dans ce sens, Nada Doumani représentante de Royal Film commission. Elle a ajouté que l'objectif de sa visite en Algérie était de faire connaître le cinéma jordanien et de trouver de nouvelles perspectives de coopération en matière de production, notant qu'il existe une volonté d'entrer en contact avec les cinéastes algériens, d'autant que l'Algérie a réussi à s'imposer dans ce domaine. Mme Doumani a, d'autre part, mis en exergue les opportunités de coopération offertes en matière de formation, citant les ateliers jordaniens "Raoui" pour la réalisation, le montage et l'écriture de scénarios auxquels prennent part des cinéastes algériens. Dans le cadre du programme de coopération euro-méditerranéen, elle a rappelé un atelier tenu actuellement avec la participation du réalisateur Yanis Koussim et d'un producteur algérien. Le programme des journées du cinéma jordanien à Alger qui s'étaleront jusqu'au 14 janvier prévoit la projection de deux autres longs métrages, à savoir "Captain Abou Read" et "Kaab Aali" de Fadl Haddad, outre deux courts métrages, intitulés "Mawt Moulakem" de Naji Abou Nouar et "Chraksa" de Mahiedine Kandour. Organisées par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) sous le patronage du ministère de la Culture, ces journées visent à faire découvrir au public algérien le film jordanien qui a connu une évolution renforcée par la création de Royal film commission en 2003. Cette initiative fait suite aux journées du cinéma algérien organisées l'été dernier à Amman et marquées par la projection des films "L'envers du miroir" de Nadia Cherabi, "Mascarade" de Lyes Salem et "Hors la loi" de Rachid Bouchareb.