Ils réclament une semaine supplémentaire pour avoir droit à un mois de révision et plus de précisions sur le seuil d'évaluation des programmes, dès maintenant, et non pas à quelques semaines de l'examen. Ambiance plutôt calme, hier matin, aux abords des lycées qui, 24 heures avant, étaient en pleine effervescence. Les commentaires sur la démonstration de force de la veille et la suite à donner au mouvement de protestation vont bon train. Faut-il arrêter la grève et reprendre les cours ou persévérer jusqu'à ce que le ministère de l'Education nationale réponde aux revendications ? La question était au centre des discussions et chaque lycée guettait la position de l'autre. Les appels téléphoniques entre les camarades des autres lycées se multiplient. Si certains ont tranché pour une reprise totale en parallèle à l'envoi de correspondances à la tutelle comme c'est le cas pour les élèves des établissements du secondaire qui ont investi la rue mardi matin, d'autres ont, en revanche, décidé d'aller jusqu'au bout de leur revendication. C'est le cas notamment pour les lycées de Dély-Ibrahim, El-Achour, Ben Aknoun et Draria où une reprise partielle a été, toutefois, enregistrée. En fait, la reprise des cours dépendait du travail de sensibilisation et d'explication fourni par les enseignants et les responsables des lycées, nous dit une enseignante. Autrement dit, il y a ceux qui ont réussi à convaincre leurs élèves de la nécessité de rejoindre leurs salles car eux-mêmes ne sont pas très emballés par cette perturbation, mais il y a ceux qui, au contraire, ont apporté de l'eau au moulin des lycéens. Même s'ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la suite commune à donner à leur mouvement, les lycéens sont unanimes à réclamer le report d'une semaine de l'épreuve du baccalauréat. L'examen a été fixé au 3 juin 2012 par le ministère de l'Education nationale. “Selon le communiqué de la tutelle, les cours devront s'arrêter le 10 mai. Ce qui ne nous laisse que 23 jours pour les dernières révisions du bac, alors que les élèves des classes de terminale de l'an dernier et même ceux d'avant ont eu droit à un mois de révision”, soutiennent les élèves du lycée de Dély-Ibrahim. Et d'ajouter : “Nous pouvons profiter de cette semaine supplémentaire pour la révision d'une matière scientifique ou les matières secondaires.” Les lycéens interpellent le ministre de l'Education nationale et lui demandent de reporter d'une semaine l'épreuve du baccalauréat. “Pourquoi ne pas avoir opté pour le 11 juin comme cela a été le cas l'année dernière ?” s'interrogent les élèves. Et de laisser le choix au département de tutelle soit de reporter la date du bac, soit d'avancer la date de la fin des cours fixée au 10 mai prochain. Tout en déterminant dès maintenant le seuil des programmes et non quelques semaines avant le bac. Non au bourrage ! La décision de la suppression du seuil d'évaluation des programmes est la goutte qui a fait déborder le vase. C'est du moins ce que de nombreux lycéens nous ont rapporté en critiquant les méthodes d'enseignement usitées dans la majorité des établissements du secondaire. “Nous avons droit non pas à un enseignement de qualité, mais à un bourrage quotidien que nous n'arrivons plus à suivre”, confient-ils. L'épée de Damoclès placé au-dessus des têtes des enseignants pour achever le programme des classes de terminale dans les délais impartis les contraint à dispenser les cours à la vitesse grand V. M B