Les salles de cours des classes de terminale étaient vides hier à Alger ainsi que dans plusieurs wilayas. Un appel a été lancé à la tutelle pour limiter les cours concernés par l'examen du baccalauréat prévu pour le 3 juin prochain. Des lycéens ont exprimé hier leurs craintes quant à «l'impossibilité de finir le programme dans les délais fixés par la tutelle» et ils ont tenu à le faire savoir au ministre de l'Education en refusant de rejoindre les salles de cours. Des élèves de 3e AS de plusieurs établissements ont boycotté les cours hier. Un appel a été lancé à la tutelle pour limiter les cours concernés par l'examen du baccalauréat prévu pour le 3 juin prochain. Les salles de cours des 3e AS sont restées inoccupées à Alger, et dans plusieurs autres wilayas où la protestation des classes de terminale a commencé il y a plusieurs jours. A Oran, Bordj Bou Arréridj, Tizi Ouzou et Béjaïa, les élèves protestent contre la date de l'arrêt des cours fixée par M. Benbouzid. Hier, les parents des lycéens des communes de Dely Ibrahim et d'El Achour ont fait part de leur «inquiétudes» concernant le rendement scolaire de leurs enfants qui «risque d'être perturbé par ce mouvement de protestation qui prend de l'ampleur». A Bab El Oued, les élèves ont refusé de rejoindre leur classe au lycée Emir Abdelkader. Le même mouvement de protestation a été constaté dans l'établissement Ibn Heythem dans la même commune. «Le ministre ne sait même pas ce qui se passe dans les établissements scolaires. Il est impossible d'être prêts pour le bac en décrétant l'arrêt des cours pour la première semaine de mai», s'inquiète un élève du lycée Saïd Mouzarine. «Nous ne serons jamais prêts pour le jour J, les programmes sont trop chargés dans toutes les matières. Nous ne pouvons pas souffler. En plus, on n'a même pas atteint la moitié du programme dans la plupart des matières essentielles. Les profs accélèrent la cadence pour finir dans les délais, et ce n'est pas tout le monde qui suit le rythme», souligne une lycéenne de Bab El Oued. Les élèves pointent du doigt la tutelle comme étant derrière «l'anarchie» régnant dans les établissements scolaires du secondaire qui est en partie responsable du retard accusé dans l'avancement du programme. Cette anarchie est causée, selon les protestataires, par les cours de soutien dispensés en parallèle. «Beaucoup d'enseignants s'absentent souvent parce qu'ils donnent des cours ailleurs», accusent-ils. Si une partie des élèves peuvent se permettre de prendre des cours particuliers, des milliers se retrouvent négligés, voire sacrifié par les enseignants qui courent derrière les honoraires «alléchants» qu'ils perçoivent après les classes. «Ma fille se plaint toujours du comportement de son prof d'histoire-géographie. Elle dicte des leçons sans aucune explication. Elle a même osé dire aux élèves que quelques jours suffisent pour expliquer tout le programme.» Les parents d'élèves revendiquent des mesures concrètes contre ce type d'enseignants. «Je ne vois pas comment un certificat médical de complaisance peut cacher les pratiques de ces pseudo-professeurs», dénonce un père de famille. «Il y a un véritable malaise, il faut une intervention en urgence et, nous, les élèves des classes de terminale, ne voulons pas être sacrifiés», déclare un groupe d'élèves. Les protestations des lycéens ne datent pas d'hier. Chaque année, les élèves exigent la réduction du volume de la partie du programme concerné par l'examen du bac.
Benbouzid rassure
Le ministre de l'Education rassure les élèves en affirmant, dans un communiqué diffusé hier, que les sujets du baccalauréat ne porteront que sur les cours «effectivement dispensés». La commission nationale de suivi des programmes arrêtera à la date du 10 mai, pour chaque filière et pour chaque matière, les seuils fixant les limites du programme de référence destiné à l'élaboration des sujets d'examen du baccalauréat et qui sera, dans le même temps, porté à la connaissance des candidats. Dans le communiqué, le ministre a annoncé que «les mêmes modalités d'organisation des précédentes sessions du baccalauréat seront appliquées à la session du 3 juin 2012». Selon la même source, l'examen blanc du baccalauréat sera finalisé avant le 10 mai, «les élèves candidats à l'examen du baccalauréat disposeront de la période allant jusqu'au 3 juin 2012, soit 23 jours, pour procéder aux révisions». M. Benbouzid affirme dans le même communiqué que les établissements scolaires resteront ouverts tout au long de cette période afin de permettre aux élèves de bénéficier des séances de soutien et de révision. En réponse aux craintes exprimées par les élèves, le département de Benbouzid précise que «les inspecteurs en charge de la pédagogie et les enseignants veilleront au bon déroulement des programmes des enseignements qui progresseront selon un rythme adapté aux capacités d'assimilation et de compréhension d'un élève moyen, excluant tout recours au bourrage ou à la précipitation».