Alors que les syndicalistes ayant pris part au sit-in de protestation observé avant-hier, à Alger, tente de justifier “la légitimité” de leur action, le directeur général de la radio, Tewfik Kheladi, ainsi que le secrétariat de l'union locale de l'Ugta de Sidi-M'hamed, se disent, pour leur part, surpris de l'attitude “négativiste et irresponsable” adoptée par les sections syndicats de l'EPRS et de l'ENTV. À se fier aux propos de M. Khelladi, l'action de protestation décidée par ces syndicalistes ne devrait en aucun cas avoir lieu, tant que, explique-t-il, tous les syndicats représentatifs des journalistes de la presse publique (télévision, radio et presse écrite) auront participé aux négociations sur le nouveau système salarial de la corporation, engagées dans le cadre de la commission ad hoc mise en place, il y a plus de 7 mois, au ministère de la Communication. Et c'est dans le cadre de cette même commission de travail, enchaîne-t-il, qu'un consensus a été trouvé entre toutes les parties concernées, le 23 janvier. Le consensus portait sur la conclusion d'un “près-accord” sur la nouvelle grille des salaires applicables, avec effet rétroactif à partir de janvier 2012, aux journalistes, toutes catégories confondues, des médias publics. À travers ce “près-accord”, affirme M. Khelladi, des augmentions conséquentes, allant de “55,37% jusqu'à 98,45%”, ont été décidées. Les nouveaux salaires sont calculés sur la base de la valeur du point indiciaire fixé à “40 DA”. Exemples d'augmentations décidées : un journaliste débutant, (zéro expérience) passera de 35 000 DA à 55 000 DA, soit une augmentation de 57,37%, pour passer après un an d'expérience à 59 855,58 DA, tandis que les journalistes confirmés aux postes de rédacteur-reporter et/ou présentateur de la première catégorie, (échelon 5), et de rédacteur-reporter, avec expérience de 10 à 12 ans, (échelon 9), passeront respectivement de 41 553 DA à 68 420 DA, (64,65%), et de 49 000 DA à 80 162 DA, (63, 55%). Pour les journalistes en fin de carrière, classés à l'échelon 32, leurs salaires passeront de 76 059 DA à 144 989 DA, soit une augmentation de 98,45%. Ceci sans parler du plan de carrière pris en considération dans le nouveau système de salaire, en attendant les changements à venir puisque les négociations resteront ouvertes, selon le premier responsable de la radio. En ce sens que le DG de la radio s'interroge sur les motivations ayant conduit les “150 journalistes”, sur les 1 700 que comptent la radio et la télévision, à recourir à la protestation. Même son de cloche à l'union locale qui note dans un communiqué qu'au moment même où les protestataires observaient leur sit-in d'avant-hier, les secrétaires généraux des sections syndicales UGTA, de l'EPRS, de l'ENTV et de l'APS, en l'occurrence Mme Aïcha Benguesmia et MM. Djamel Maâfa et Mustapha Aït Mouhoub, tenaient une réunion, exclusivement consacrée à la question salariale, avec le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd. Pour répondre aux protestataires qui l'accusent d'avoir refusé tout dialogue avec eux, en rejetant toutes leurs demandes d'audience, M. Khelladi juge qu'il était “inopportun” de dialoguer avec la corporation dès lors que le dialogue était déjà engagé dans le cadre de la commission de travail mise en place au ministère à laquelle toutes les parties concernées étaient conviées. F A